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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Le président sambi à la quête d'une image positive

28 Juin 2009 , Rédigé par aimons les comores

Le président sambi à la quête d'une image positive
Les membres du gouvernement sortant

Si le chef de l'Etat a déçu au lendemain du référendum, c'est qu'il se retrouve devant des contradictions importantes : défendre l'unité des Comores par un débarquement militaire, dans un pays où on ne mange pas à sa faim, consolider l'unité nationale par la dénonciation de la Constitution qui garantie cette unité, limiter les dépenses électorales par la multiplication des échéances non prévues, .....Il est difficile, dans ces conditions, de réformer les institutions ,de redresser les finances publiques et de mettre le pays sur les rails.

Le discours du président de la République, au lendemain du référendum n'a pas été à la hauteur des enjeux.Un discours censé être historique qui a occulté l'essentiel. Un discours qui devrait offrir une vision d'ensemble, qui prolonge la promesse de politique de réconciliation . Le discours à la nation n'a pas été à la hauteur de l'événement, car il a permis à M.sambi de se livrer à une gymnastique qu'il ne maîtrise pas sur le budget. Et de quel budget encore si à la fin du premier semestre de l'année le pays fonctionne sans avoir pu adopter la loi de finances?

Après l'élection du président de la République au suffrage universel et le passage historique à la tournante d'Anjouan en 2006, la réforme constitutionnelle imposée par le régime actuel fait basculer le pays dans un régime qui n'est ni présidentiel comme aux États Unis d'Amérique ni parlementaire comme en Grande Bretagne. Sambi a ainsi raté une bonne occasion pour adopter un profil bas.

La victoire des partisans du OUI au référendum et la défaite du camp du boycott, aurait pu être un temps fort pour Sambi mais,comme il a bien compris les enjeux,il s'est abstenu de tout triomphalisme, de toute agression politique.Il est apparu, lui, le pourfendeur des dogmes au niveau du sommet de l'Etat, presque terne et fade.

Pour sa part, l'opposition ,élargie à la société civile et à la communauté internationale s'est trouvée dépourvue, critiquant la forme et non le fond des réformes.La Constitution est le fruit d'un travail consensuel à partir duquel,le pays a trouvé la quiétude et la paix.Le président Sambi,pour camoufler ses insuffisances,décide dans la foulée de remanier son gouvernement.

Le Roi est mort,vive le Roi!

Un gouvernement pour quelle mission?Une mission politique pour organiser les législatives ou technique pour finaliser les négociations avec le FMI et la Banque Mondiale, en vue de parvenir à une sorte de PPTE? Ni l'un ni l'autre si on jette un coup d'œil sur la liste des nouveaux membres.

Ahmed El Barwane ,un homme d'affaires en faillite de la place s'enthousiasme évidemment d'en faire partie et de s'en occuper de l'Economie. L'homme qui est traqué par la Banque Pour l'Industrie et le Commerce ( BIC),filiale de la BNP Parisbas pour sa mauvaise gestion et ses dettes envers l'institution bancaire pourra t-il être à la hauteur de la mission dans un pays où la croissance en 2008 n'a pas dépassé 0.8%? J'en doute fort.

L'arrivée du Vice-président Ikililou au Département des Finances a rendu les analystes et les partenaires des Comores au développement très nerveux. Saura t-il licencier les 300 cadres et techniciens de Comores Telecom,SCH, MAMWE,ONICOR...comme l'exige la mission du FMI qui visite actuellement le pays?Le vice-président s'est levé du mauvais pieds.

Mamadou,le ministre de tous les régimes,(Ahmed Abdallah Abdérémane,Djohar, Taki,Tadjidine et Azali/Bolero) paye t-il son laxisme et son incapacité à pouvoir sensibiliser les partenaires français sur le bien fondé des projets de Bashar Khiwan d'où le refus d'un agrément pour la Banque Fédérale des Comores?

Mamadou était convoqué par le Conseil d'Administration de la Banque centrale des Comores ,tenu en juin 2009 à Paris, en présence du gouverneur de la Banque, Ahamadi Abdoulbastoi, et des membres du Conseil,Ali Nassor et Salim Ahmed Abdallah et, sommé de donner des explications sur plusieurs transactions financières dans le pays.

Aussi, l'incapacité à pouvoir imposer une politique de rigueur dans les sociétés d'Etat, de maîtriser les flambées des prix et la hausse d'impôts, le rendez-vous manqué à la fin des mois avec les fonctionnaires et les retraités et l'échec de pouvoir réduire le nombre de fonctionnaires locaux sont autant de facteurs qui ont fait payer M.Mohamed Ali Soilihi.

La conjoncture est difficile mais le président aurait pu retrouver un élan,un nouveau souffle et une capacité d'initiative qui, généralement, s'estompent après trois ans au pouvoir.

Le président fait semblant d'avoir conservé toute sa pugnacité, appelant à continuer une révolution des mentalités à l'instar de l'Iran. Pourtant,il n'est pas le bon exemple. Sambi n'est pas à la hauteur et l'histoire le dira ultérieurement même à titre posthume. Le nouveau gouvernement,n'aura pas de répit ou de sursis car confronté aux manifestations des syndicats,des enseignants,du personnel médical et para médical et de la crise sociale à la veille de l'arrivée des Je viens et du mois sacré du ramadan.

La seule vraie surprise de ce remaniement est le départ de Mmadi Ali,l'homme aux faux diplômes de Madagascar, allié de Sambi par le FNJ, allié des réseaux chiites dans le pays,griot du régime et beau frère du président Sambi.

Si le nouveau gouvernement a été annoncé à 22h ,pendant que tout le monde dormait faute d'électricité dans le pays, c'est que des ajustements de dernière minute sont intervenus. On parle de Me Fahami Said Ibrahim qui aurait refusé d'aller au ministère de l'intérieur à la veille des législatives et, de Djaé Ahamada qui meurt de cette envie de devenir un jour ministre de la République, au nom du chef lieu du Oichili.

C'est donc une aubaine et de bonnes retombées pour Hambou,pépinière des présidents et des chefs d'Etat qui voit son fils Bourhane Hamidou,ami de longue date de Sambi hissé au rang des Ministres .Peut-on ainsi parler d'un jeu de chaises musicales qui laisse enfin l'intérieur au plus proche compagnon d'armes du Président?

Pas d'ouverture. L'ambassadeur Ali Mlahaili payera à ses dépens et ne fera plus partie du gouvernement.C'est fini et c'est dommage pour lui et pour les dinosaures! Mais, Sambi n'oublie pas la famille.Et il n'est rancunier que lorsqu'il le veut car les dégâts de son ministre des Affaires Etrangères militaient pour une mutation ou remplacement de ce dernier.Il était envisagé de le nommer Ambassadeur et Représentant Permanent aux Nations Unies à la place de l'écrivain Mohamed Toihiri pour laisser sa place à M.Dossar,actuel Directeur de Cabinet du président Sambi.

Sambi,savait-il qu' un jeu de chaises musicales a ses propres règles et ses rimes?Et si Sambi avait consulté Michael Jacksson pour lui prodiguer quelques conseils en musique avant sa mort!



Moubine Abdou
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