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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

COMORES : Une famille décimée

15 Mars 2013 , Rédigé par Aimons les Comores

COMORES : Une famille décimée

COMORES : Une famille décimée
Une famille a été entièrement décimée dans l'accident de Kwassa-Kwassa survenu dans la nuit du dimanche 10 mars à lundi 11 mars au large d'Anjouan. Une femme et ses 5 enfants, originaire de Hada, qui sont tous nés  à Mayotte, mais expulsés sur Anjouan,  sont morts en voulant rejoindre leur ile d'habitation et de naissance. Le père de famille réside à Mayotte. Des femmes originaires de la Grande Comore qui résidaient aussi à Mayotte et expulsées de cette ile sont portées disparues dans ce drame. Ainsi, la plupart des victimes de cette tragédie, qui ont tenté de faire le voyage  de retour dans la clandestinité, sont des résidents de Mayotte expulsés par la préfecture de l'ile.  
 
Ce énième drame ouvrira-t-il enfin les yeux les autorités françaises sur la nécessité d'assurer la liberté de circulation des personnes dans l'archipel des Comores en révisant ou abolissant le visa Balladur ?  Alain CHRISTNACHT, Conseiller d'État français chargé par le gouvernent de son pays d'évaluer et de faire des propositions sur les règles applicables à l'entrée et le séjour des étrangers à Mayotte l'année dernière a  plaidé pour le maintien de ce visa. La délégation de la commission des lois du Senat français qui s'était rendue à Mayotte entre le 11 et le 15 mars 2012 avait pourtant dans ses conclusions rendues publiques au mois de juillet dernier, constaté l'échec de la politique de la reconduite à la frontière pratiquée depuis dix ans dans cette ile et avait préconisé la révision pure et simple du "visa Balladur" qui limite la circulation des personnes entre Mayotte et les trois autres iles de l'archipel des Comores.
 
Le gouvernement français porte une lourde responsabilité dans ces drames à répétition qui endeuillent régulièrement les familles comoriennes et françaises. Car, la plupart des victimes sont des enfants, des sœurs, des frères, des cousins, des parents de français qui résident à Mayotte ou dans l'hexagone. Oui ces victimes sont différentes de celles des drames de l'immigration clandestine en mer méditerranéenne ou dans l'océan atlantique. Elles ont des solides attaches avec les français et la France.
 
L'instauration en 1995 du visa Balladur demeure un échec cuisant de la politique française dans cet archipel, un non-sens qui n'a fait que favoriser "l'immigration clandestine". Les chiffres parlent d'eux même : la population de Mayotte est passée de 130.000 habitants en 1997 à près 200.000 en 2012. Depuis l'instauration de ce visa, la plupart des Comoriens qui arrivent à Mayotte, ne retournent plus dans leur île d'origine comme auparavant. Le nombre d'expulsions de personnes en situation irrégulière, qui était de 8 536 en 2004, 16 040 en 2008, a atteint le chiffre record de près de 26 405 personnes en 2010 dont 6 400 mineurs, soit en moyenne 73 expulsions par jour. Mayotte, par rapport au nombre d'habitants, expulse 303 fois plus que la France métropolitaine. Des expulsions qui se font dans des conditions épouvantables, qualifiées d'indignes de la République par les parlementaires français.
 
Le « visa Balladur » divise des familles, des couples et entrave la circulation des biens, des personnes et  l'intégration économique de Mayotte dans son environnement naturel immédiat. Mayotte "même ancrée définitivement au sein de la République Française" en devenant « Département » ne pourra se développer sans une réduction de la pauvreté de ses îles sœurs. Avec un niveau de vie élevé, les habitants de ces îles seraient moins tentés par une traversée dangereuse mangeuse de vie. La France y gagnerait et Mayotte également, si l'aide au développement, réduite à la portion congrue ces dernières années, était renforcée pour appuyer le développement des Comores.

Le rapport du Sénateur français Henri Torre révèle que " l'immigration illégale" à Mayotte coûte annuellement 60 millions d'euros : 4 à 5 millions pour la lutte contre l'immigration proprement dite, 2,3 millions pour la Police aux frontières et un million pour la gendarmerie. A tout cela, il faut ajouter les frais d'équipement et les coûts de rapatriement des immigrés...Le reste correspond aux dépenses d'éducation et de soins prodigués aux immigrés illégaux.
La lutte contre l'immigration clandestine devra passer par le développement économique des îles indépendantes de l'archipel, sinon c'est l'île de Mayotte qui, en dépit de la multiplication des mesures de contrôle, d'expulsion, de refoulement, de la multiplication des moyens de la Police de l'Air et des Frontières, de l'instauration des radars, "sombrera dans son lagon" sous le poids de sa démographie galopante.
 
Source (sans la photo) : comoresdroit
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