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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Présidentielles de 2016 et les 2 coqs CRC!

27 Juin 2013 , Rédigé par Aimons les Comores

Présidentielles de 2016 et les 2 coqs CRC!

3ème Congrès National du Parti CRC

 

 

 Azali Assoumani face à Houmed Msaïdié!

 

 

Les choses se précipitent au sein de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), et ce qui semblait être une simple rumeur de bouchère dans un couloir mal éclairé et mal famé a été confirmé par un certain nombre de faits concordants et de déclarations politiques: Houmed Msaïdié et Azali Assoumani ne se font plus la bise sur les deux joues, et il est désormais impossible pour l’un d’aller chercher des braises chez l’autre pour allumer le feu dans sa cuisine et faire préparer le repas. À l’origine de cette fâcherie fratricide, on retrouve l’élection présidentielle de 2016. Encore elle.

 

 

Dans l’entourage d’Azali Assoumani, une petite musique envoûtante nous apprend gracieusement et langoureusement: «Le Colonel et Président Azali Assoumani est le candidat naturel de la CRC. Son expérience d’ancien chef d’État milite pour lui. En plus, l’homme a gagné en maturité et en crédibilité. Son carnet d’adresses à l’international est épais». Cette façon de présenter les choses soulève la colère d’un Houmed Msaïdié qui, mardi 18 juin 2013 nous confiait: «Aujourd’hui, au sein de la CRC, remettre en cause le caractère“naturel” de la candidature de mon frère Azali Assoumani constitue un crime de lèse-majesté passible de la peine de mort. Avoir été Président de la République signifie, pour certains, le redevenir».

 

Quand Édouard Balladur était nommé Premier ministre en 1993-1995 prétendument pour ouvrir une voie présidentielle à Jacques Chirac, alors qu’il voulait lui-même devenir Président de la République et allait tout faire pour le devenir, vainement, le Président François Mitterrand avait élaboré une belle théorie politique: un homme qui a un pied à Matignon ne pense qu’à une seule chose, poser le second à l’Élysée. Cela avait échappé à de nombreux observateurs comoriens, qui croyaient que Houmed Msaïdié allait se contenter de jouer éternellement les seconds rôles, dans l’ombre d’Azali Assoumani, qui n’est même pas son mentor en politique. Or, Houmed Msaïdié a deux atouts: d’une part, il occupe l’espace médiatique et le fait avec une certaine gourmandise intelligente, pour affirmer une présence avec laquelle il faudra compter, et d’autre part, il a entre ses mains l’appareil du parti. Logiquement, pendant que le Président Azali Assoumani se fait discret, Houmed Msaïdié s’exprime sur les médias et prend position. Et quand il s’agit de connaître la position de la CRC sur un sujet donné, c’est à Houmed Msaïdié que les médias s’adressent. En politique, cela a son importance, même si rien n’est encore joué. «Le futur a un long avenir», nous apprend Charles de Gaulle…

 

Et si on craint une implosion de la CRC, il est nécessaire de prendre en compte un autre facteur plus pernicieux, un facteur représenté par la prise de position de ce cacique de la CRC qui nous a fait jurer sur le Coran de ne pas divulguer son nom, avant de nous balancer une petite information qui vaut son pesant d’explosif de type TNT: «Aujourd’hui, tous les membres de la CRC vivant dans le Hambou et originaires de cette région se rangent derrière Houmed Msaïdié. Même Mohamed Elamine Soeuf, azaliste de la première heure, le cousin qui s’est considérablement enrichi grâce à son cousin Azali Assoumani, lui, l’homme qui a le plus profité du régime politique d’Azali Assoumani, est disposé à se ranger derrière Houmed Msaïdié. Il suffit de l’appeler, il confirmera». Chaque chose en son temps, et puis, il faudra savoir comment joindre Mohamed Elamine Soeuf au Darfour.

 

Dans tout ça, que devient Hamada Madi Boléro, le baron de la CRC «en congé» de son parti? Aux dernières nouvelles, il a proposé un poste à Houmed Msaïdié, qui n’est pas un militaire, au sein de la Brigade de l’Afrique de l’Est. Mais, comme le secrétaire général de la CRC n’est pas tombé de la dernière pluie et a compris qu’il ne pouvait s’agir que d’une mesure d’éloignement, il a rejeté l’offre avec un dédain qu’il ne cherche même pas à cacher: «Comment peut-on penser une seule fois qu’on peut m’exiler sur les plateaux d’Éthiopie, alors que je suis candidat à une élection présidentielle comorienne qui exige ma présence aux Comores, de manière continue au cours des mois et des années à venir? Il arrivera ce qui arrivera sur la scène politique comorienne, mais si cette élection présidentielle de 2016 est organisée et si je suis vivant et en bonne santé, je serais le premier à déposer ma candidature, sans aucune possibilité de retrait de celle-ci».

 

Toujours est-il qu’à l’heure qu’il est la position de Hamada Madi Boléro est impénétrable, insondable et inconnue. Sans preuve, les uns prétendent qu’il a pris fait et cause pour Azali Assoumani, à un moment où il briguerait un siège de Député à Mohéli, alors que pour d’autres, il est devenu plus proche de Houmed Msaïdié. Des acteurs politiques de premier plan nous apprennent avec un certain sadisme que Hamada Madi Boléro, en homme qui sait vivre, n’observe politiquement le Vice-président Mohamed Ali Soilihi qu’avec le regard langoureux de l’amoureux qui ne cherche plus à cacher ses sentiments. Ça promet.

 

En tout état de cause, une chose est certaine: si Azali Assoumani et Houmed Msaïdié se présentent tous deux à l’élection présidentielle de 2016, la CRC sortira difficilement indemne de ce combat de coqs, et les chances de passage au deuxième tour de l’un et de l’autre seront réduites à une peau de chagrin. Mais, d’ici l’élection de 2016, il se passera beaucoup de choses qui vont calmer les esprits.

 

 

Par ARM www.lemohelien.com

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