Assises Nationales : Le tempo se précise.

8 Novembre 2015 , Rédigé par Aimons les Comores

Comme j'ai eu à vous l'annoncer il y a quelques temps, les Assises Nationales se tiendront courant 2016 et que les présidentielles auront bien lieu après cette année là. Les sujets retenus sont au nombre de trois : 1er) le bilan des quarante années d'indépendance. 2ème) Quelle décentralisation pour les Comores? 3ème) la place de l'Armée Nationale de Développement dans la nouvelle configuration politique.

Le choix de ces thèmes n'est pas anodin. Si l'on se plaint d'un bilan globalement négatif pour les quarante ans de notre indépendance, comparé à nos voisins. Une situation d'autant plus préoccupante, que les Comores est le seul pays devenu indépendant en 1975 et qui figure parmi les pays les plus pauvres.

La géographie des Comores comme son peuplement, font que la décentralisation est le seul moyen de concevoir une égalité de chance entre la population de nos îles. Encore faut-il qu'elle ne compromette pas l'Unité Nationale et garantit l'égalité de chance de tous les citoyens envers la République. S'agissant du troisième point retenu, personne n'ignore que le pilier dans un pays, quelle que soit sa superficie, est l'armée.

La sécurité est le premier pilier pour un développement. Elle est la garante de la stabilité, de la confiance et d'une justice équitable. Pourtant au regard de toutes nos constitutions, jamais une mission précise n'est donnée à notre armée. Elle est considérée comme moins que rien. L'histoire en dit long.

Après le coup d'état du 3 Aout 1975, c'est le chef des Wanamdji de Ntsoudjini, M. Mohamed Ahamada qui fut nommé chef d'état major des armées, secondé par le chanteur de Koimbani Oichili, Hassani Kassim. Deux personnages qui n'ont jamais touché à une arme et qui n'ont jamais eu la vocation. Tous les anciens militaires étant désarmés et placés sous les forces de paix et sécurité populaires.

Après le 13 mai 1978, le gouvernement a choisi parmi les anciens militaires et dans l'équilibre des îles, des sous-officiers à la retraite pour leur confier le destin de l'armée. Parallèlement, des mercenaires assuraient les véritables missions de sécurité à travers une garde présidentielle formée pour une brigade prétorienne. Ce n'est qu'à partir de cette période que les Comores ont commencé à former des officiers dignes de ce nom.

Néanmoins, avec les politiques irresponsables, la promotion au sein de cette institution n'est pas liée au dévouement et à l'engagement de chacun, dans le cadre des missions qui leur sont confiées, mais elle répond à des considérations d'équilibre des îles et à l'allégeance aux détenteurs des pouvoirs. C'est ainsi que ce pilier du pays, est devenu un passe-droit, engrené dans certains cas, par la corruption le découragement et le laisser-faire.

En tirant ces conclusions, le président Ikililou compte donner la parole à ces assises pour définir de manière claire, la mission de nos forces armées pour qu'elles remplissent dans l'avenir, ses devoirs en toute placidité dans le seul intérêt supérieur de la Nation une fois que celle-ci soit bâtie. Espérons que les congressistes sauront être à la hauteur pour définir de manière constitutionnelle les structures, le système de commandement, les missions de cette institution, pour lui garantir son autonomie d'action et l'évolution des carrières. En outre, à l'instar des pays comme la Turquie, elle doit bénéficier d'une mission supplémentaire de garant des institutions républicaines, laissant aux politiques les décisions telle l'entrée en guerre et la sécurité intérieure.

Une telle action va limiter les nominations fantaisistes aux grades les plus élevés et qui plombent les budgets du pays sans commune mesure; Ces carrières seront contrôlées dans le cadre d'une évolution normal et les notations des supérieurs hiérarchiques.