Crise à l’Assemblée nationale. Le camp des demandeurs du renouvellement du bureau engage l’épreuve de force
Par Ali Abdou
La revendication d’une partie des députés à l’Assemblée nationale d’un renouvellement du bureau de l’institution fédérale n’a pas faibli, hier matin. Les députés demandeurs du renouvellement du bureau imposent leur volonté par la force. Premier et grave incident de la journée, le chauffeur du vice-président Dhoihir Dhoulkamal serait molesté, suite à une altercation pour lui prendre les clés du véhicule de fonction de son patron.
Selon le député d’Itsandra Nord et allié du camp pour le renouvellement du bureau, Abdallah Tocha Djohar, l’épreuve de force est engagée suite au constat des députés de la «majorité parlementaire» que rien de leurs revendications n’a été prise en compte par le bureau de l’Assemblée. Il a insisté que son camp campe toujours sur sa position de voir le bureau de l’institution renouvelé.
Pour Tocha Djohar, «le bureau devrait remettre les biens de l’Assemblée aujourd’hui (jeudi, Ndlr)». Mais il a été constaté que ce n’était pas le cas. C’est ce qui a heurté les députés de cette «majorité parlementaire» qui ont passé à la vitesse supérieureen prenant par la force les clés du bureau du vice-président Maoulana Charif (Crc) et dégonflé les pneus de sa voiture de fonction à défaut des clefs de celle-ci. Mais ils ont affronté la résistance du chauffeur du vice-président Dhoihir Dhoulkamal qui a refusé de lâcher les clefs. Scène pathétique en si haut lieu de la République.
Le vice-président Dhoihir Dhoulkamal déplorera cet incident commis par des élus de la Nation envers un simple chauffeur. Pour lui, si les députés du camp de renouvellement du bureau voulaient vraiment les clés de sa voiture de fonction, mise à disposition par l’Assemblée, ils auraient du s’adresser à lui ou au président de l’Assemblée au lieu de s’en prendre à un simple chauffeur.
Quant au président du parlement national, Abdou Oussen, il a condamné les actes commis par les députés qui, selon lui, souillent l’image de l’Assemblée nationale. Il confiera, en outre, que s’il y a un problème qui relève de l’administration, c’est à l’administrateur principal, qui est le président de l’Assemblée, de le régler. Il a rappelé que les députés ont deux missions qui consistent à voter les lois de la République à l’hémicycle et à contrôler l’action gouvernementale avec les questions réponses au gouvernement. «Les députés s’octroient un rôle de syndicat qui n’est pas le leur, mais quelqu’un qui est confié une mission par le peuple», soutient-il.
Abdou Oussene a déclaré, enfin, que «cet acte je ne le condamne pas seulement, puisque c’est un père de famille hospitalisé, mais il a été agressé dans mon institution et je n’aurai qu’à porter plainte contre ces agresseurs».
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