Ahmed Faïdine, en faisant une simple escale à Mayotte à son retour de Chine, s'est en
fait, jeté dans la gueule du loup. Commerçant à Domoni (Anjouan), il est jeune, entre 25 et 27 ans, et rentrait de Chine où il était allé faire des achats quand il s'est fait
arrêter lors de son escale à Mayotte. Commerçant aisé, importateur connu à Domoni, où l'affaire va probablement faire grand bruit, il avait également ''investi'' dans le lucratif
marché de la traversée en kwassa-kwassa entre Anjouan et Mayotte. Domoni est un des principaux points de départ de
l'immigration ''clandestine'', il était donc particulièrement bien placé.
Il était propriétaire de deux kwassas qui ont effectué des traversées jusqu'à ce qu'ils soient interceptés par la Paf (police aux frontières) de
Mayotte en milieu d'année 2010. Faïdine est donc connu de la police et de la justice de Mayotte comme propriétaire de kwassas
depuis cette date.
Hélène Bigot, la magistrate chargée de l'affaire à Mayotte, a confirmé qu'il était poursuivi pour « organisation de filière d'immigration
clandestine », mais également pour aide à l'entrée, au séjour et à la circulation d'un étranger en situation irrégulière, et très probablement de mise en danger de la
vie d'autrui. Il risque jusqu'à dix ans d'emprisonnement.
D'après les informations recueillies à Domoni, Ahmed Faïdine avait « tourné le dos à ce marché » depuis l'interception de ses
bateaux. Il était « assez fortuné pour ne pas avoir à s'impliquer dans un tel marché », nous dit un animateur radio de Domoni, mais s'y serait lancé malgré
tout, « par jalousie envers les autres » propriétaires de kwassa qui, il est vrai, se font de véritables fortunes. « La première traversée paye la
barque, après c'est du bénéfice », nous confirme notre correspondant à Anjouan. De nombreux commerçants sont donc tentés.
Après l'arrestation de Lothar à Madagascar en janvier dernier, c'est la
seconde affaire en quelques mois dans laquelle est impliquée un organisateur du trafic et pas un simple passeur.
(Source : Malango Actualité)
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