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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Comores: Djabir rajoute une couche. Alerte!

27 Août 2011 , Rédigé par Aimons les Comores

 

Vers une normalisation des relations entre Mayotte

 

Alwatwan a écrit et le député Djabir réagit

  

 

 

Alwatwan fait partie des médias que Djabir peut reprocher le “déballage incongru“. En effet, notre journal a dit ce qu'il pense de ses déclarations inadmissibles qui constituent des violations flagrantes de la constitution comorienne. D'autant plus qu'elles ont été faites par quelqu'un qui, en tant qu'élu du peuple, est sensé justement veiller à son strict respect. Une chose est sûre : le représentant du peuple dans sa réaction de 849 mots, n'a pas osé dire les seuls onze mots que tout le peuple, le pays et ses électeurs attendent de lui : “Mayotte est comorienne et doit le rester envers et contre quiconque”. Par contre cela ne l'a pas gêné de mettre côte-à-côte et plusieurs fois l'expression “Les Comores” et “Mayotte”. Par ailleurs, s'il s'avère que Djabir a été manipulé aussi malhonnêtement par ses amis français, il sait, plus que quiconque, ce qu'il doit faire : les poursuivre en justice. C'est la seule chose qui serait digne d'un représentant du peuple qui se respecte.

 
Al-watwan N° 1809 du jeudi 25 août 2011

 

 

A propos de mes contacts à Mayotte, je souhaite mettre les choses au clair, dans la mesure où le secrétaire général de la présidence et le ministère des Relations extérieures n'ont pas attendu mon démenti, ni jugé nécessaire de m'entendre avant de réagir par deux communiqués regrettables.

 

Le président de l'Union, monsieur Ikililou Dhoinine montre qu'il est préoccupé par les disparitions en mer de ses compatriotes entre Anjouan et Mayotte et ce, d'autant plus que la souffrance des familles concernées est l'affaire de toute la Nation comorienne. Il a exprimé devant moi, sa volonté de trouver une solution à ce problème par le dialogue avec les Maorais et des actions de la coopération régionale. Son souci est de savoir si oui ou non les élus maorais veulent le dialogue et la coopération régionale. Moi, j'ai donc compris que je pourrai apporter ma modeste contribution, du fait des relations que j'ai nouées à Mayotte pendant plus de dix ans.

 

J'en ai parlé au président Ikililou, et accepté d'apporter ma contribution, officieusement, dans une affaire difficile, sur un sujet devenu “tabou“, où personne ne peut prétendre avoir réussi depuis plus de 36 ans d'indépendance. Il ne s'agissait donc pas, pour moi, d'engager le gouvernement comorien dans des déclarations à caractère diffamatoire. J'ai pris des risques car cela vaut la peine, compte tenu des enjeux humains qui nous interpellent, et qui dépassent largement nos médiocres calculs politiciens. Il s'agit du destin commun des Comoriens. En effet, chaque année, entre Anjouan et Mayotte, de nombreuses vies humaines disparaissent en mer, dans le silence, l'indifférence et l'oubli : pas de deuil national, contrairement aux habitudes acquises, pas de réactions ni mesures énergiques de prévention en matière de sécurité civile.

 

Des enfants dont les parents sont expulsés de Mayotte, ou expulsés eux-mêmes, sont devenus des délinquants notoires, après une rupture scolaire et familiale, ou après une détention dans des conditions inhumaines dans le Centre de rétention administratif (Cra) de Dzaoudzi. Sans oublier la difficulté pour nos compatriotes de vivre dans la clandestinité, quotidiennement traqués par la police.

Face à ces drames devenus répétitifs, je pense que le silence et l'inertie ne sont pas permis. Il faut réagir et d'abord en parler avec les Maorais. J'ai donc entamé les contacts avec certains élus de Mayotte dans les limites de mes agissements privés, puisque personne ne trouve d'intérêt à ce déballage incongru dans la presse.

 

Par prudence, j'ai évité de me faire accompagner, pour ne devoir assumer que les conséquences de mes actes et non celles des autres. Mais à peine arrivé ici, la “mission officieuse“ avait été divulguée à partir de Moroni et d'Anjouan, où certains élus de Mayotte y ont appris ce que je suis venu faire chez eux. La suite vous la connaissez.

 

Même si j'avais été mis en garde, l'absence à Mayotte du président du Conseil général et de M. le préfet m'a obligé à rencontrer dans un bureau fermé, et en l'absence de la presse, le 3e vice-président, chargé de la coopération régionale.

Ce qui a été dit dans ce bureau est différent de ce qui a été diffusé, à mon insu, dans les médias. S'il est vrai que le vice-président chargé de la coopération régionale a dit à la presse que j'engageais le gouvernement en tant que conseiller spécial, il aurait exprimé des fantasmes pour séduire ses électeurs. Donc à travers les divulgations surprenantes faites à la presse, et les effets recherchés, il y a eu bel et bien “manipulation“ et une volonté de nuire : empêcher le dialogue et les relations normales entre Mayotte et les autres îles de l'Union des Comores entre autres.

 

Moi, je fais ce que mon devoir me dicte de faire, avec le sérieux et le sens de responsabilité qu'on me connaît comme si de rien n'était. Je ne suis pas du genre à brader les intérêts de mon pays, après avoir fait autant de sacrifices pour lui. Les Comores ont tout à gagner dans cette coopération avec Mayotte, Maurice, Madagascar, La Réunion et Seychelles. J'ai compris que dans cette situation, chacun a besoin de l'autre. Donc c'est du gagnant/gagnant, il suffit de se comprendre.

 

Nous avons un beau pays qu'on ne nous a pas appris à aimer, notamment pour dépasser les réflexes bloquants du communautarisme insulaire. Je suis conscient que notre souffrance commune et notre existence comorienne, ainsi que la volonté de construire un destin commun, se heurtent à chaque fois, à la domination et au mépris d'un groupe envers l'autre. Cette situation ne disparaîtra que le jour où ceux qui méprisent les autres prendront conscience de ce qui est méprisable en eux. Ce feu alimente le séparatisme qui a repris de l'activité, avec le risque d'embraser cette fois-ci, Anjouan, la Grande-Comore et Mohéli.

 

Il faut garder de la hauteur. J'ai la volonté d'accomplir ma mission, de contribuer au dialogue et à la coopération régionale, parce que je me sens chez moi à la Grande- Comore, à Anjouan, à Mohéli et à Mayotte.

 

Djabir Abdou

Député à l'Assemblée de l'Union,

Professeur à l'université des Comores

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