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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Comores et la Coi : le rapport qui sème le trouble

18 Avril 2013 , Rédigé par Aimons les Comores

Comores et la Coi : le rapport qui sème le trouble

Comores et la Coi : le rapport qui sème le trouble
Le rapport 2012 de la Commission de l'Océan indien (Coi) ne fait pas mention de Mayotte dans sa présentation des Comores. Une omission ? Certains en doutent. Toujours est-il que cette “maladresse” continue de nourrir le débat, particulièrement sur la toile.
 
La Commission de l'Océan indien reconnait-elle l'appartenance de l'île de Mayotte à l'archipel des Comores ? A lire son rapport 2012, on est tenté de répondre par la négation. 
En effet, sur la carte géographique des Comores (Voir page 29), le lecteur est frappé par l'absence de cette entité à part entière du territoire national. Une omission d'autant plus incompréhensible que notre pays assure actuellement la présidence du Conseil des ministres de l'organisation. 
 
Et c'est le chef de la diplomatie comorienne, Mohamed Bakri Abdoulfatah, qui a signé l'avant-propos du document. Comment la Coi a-t-elle pu commettre un tel impair ? Comment le ministère comorien des Relations extérieures, censé être destinataire de ce rapport avant sa publication officielle, n'avait-elle pas émis la moindre protestation ? Pourquoi la Coi fait-elle fi des résolutions des Nations unies qui reconnaissent explicitement Mayotte comme l'une des quatre îles des Comores ? Cette maladresse ne rassure pas, en tout cas, une bonne partie de l'opinion comorienne qui craint qu'en 2014, une fois que Mayotte aura accédé au statut de département, l'organisation régionale ne fasse pas un autre enfant dans le dos des Comores. 
Déjà, à Moroni, certains hommes politiques critiquent ouvertement l'attitude de certains pays de la région dont Madagascar qui, contre l'avis du gouvernement comorien, avait extradé en 2011 le jeune footballeur Ahmed Said Ali à Mayotte. Qui ne se souvient pas des propos “inamicaux” du vice-premier ministre malgache, Hajo Andrianainarivelo, alors en visite à Mayotte (“Nous sommes venus à Mayotte, en France, pour respecter le choix démocratique des Mahorais”) ? 
Autant dire qu'il est difficile de soutenir ici la thèse d'une “omission” ou d'une “faute”. Et s'il s'agissait de la conviction profonde de certains Etats ? Les autorités comoriennes doivent plus que jamais élever la voix et taper du poing sur la table non seulement pour se faire respecter, mais aussi...faire respecter les résolutions onusiennes sur la question de Mayotte.
Sur la toile, le débat fait rage. Et de nombreux intervenants regrettent la position toujours défensive de l'Etat comorien. Epinglée par certains internautes qui ne comprennent pas comment elle a pu tolérer une telle “monstruosité”, Mme Fatouma Ali Bazi, chargée de mission au secrétariat général de la Coi, renvoie la balle au Mirex. “Normalement, c'est le représentant de l'Etat comorien, c'est-à-dire l'Officier permanent de liaison (Opl) qui est habilité à valider tous les documents”, écrit-t-elle.
 
Et de se demander si la chargée de communication de l'organisation (une Française, a-t-elle précisé, non sans raisons) a pu transmettre le document au ministère comorien des Relations extérieures. 
 
Pour l'ambassadeur Ahmed Thabit, les Comores doivent “agir vite pour corriger cette erreur volontaire sciemment formulée pour saper notre intégrité territoriale et l'Unité de notre pays''. Il propose au gouvernement comorien d'“exiger le retrait immédiat de ce rapport”. 
Al-watwan a tenté, hier, de joindre l'Opl, pour recueillir sa réaction. En vain. Ce n'est un secret pour personne : depuis deux ans, la France cherche à convaincre les Etats de la région d'accorder à Mayotte le statut de membre à part entière de la Coi. 
 
L'idée de transformer la Commission en une Communauté des îles de l'Océan indien s'inscrit dans cette logique de légitimation de Mayotte en tant que territoire d'outre-mer. “Les Etats de la Coi devront faire le choix entre Mayotte ou les Comores, j'attends encore la position du gouvernement, mais jamais Mayotte ne sera la sixième entité de l'organisation”, s'était insurgé en février 2012 l'ancien Opl des Comores, Chamsidine Mhadjou. 
 
Déjà à cette époque, l'île de Mayotte ne figurait pas sur la carte géographique des Comores. “Je serais d'accord si l'on mettait des pointillés, mais que l'île n'existe plus dans la carte, c'est une aberration”, avait-il alors déclaré. Un an après, rebelote ! Difficile donc de croire à un simple oubli. 
 
M. Inoussa
Source (sans la photo) : alwatwan.net
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