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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

COMORES / INVESTITURE DU NOUVEAU PRESIDENT

24 Avril 2011 , Rédigé par Aimons les Comores

COMORES / INVESTITURE DU NOUVEAU PRESIDENT : Inélégant
Qu'auraient fait Sambi et les siens si en 2006, son prédécesseur avait évoqué un quelconque subterfuge pour retarder son investiture de plusieurs mois...

LA DECISION DU PRESIDENT Ahmed Abdallah Mohamed Sambi de renvoyer au 26 mai 2011 l'investiture du nouveau président élu, le Dr Ikililou Dhoinine n'est pas seulement inélégante. Elle est déraisonnable. Elle n'honore, en tout cas, ni le président sortant, ni le nouveau.
Certes, l'Accord du 16 juin 2910 instaurant la période intérimaire sous l'égide de la communauté internationale stipule que la date de l'investiture sera fixée d'un accord entre le président sortant et le nouveau, mais qu'elle ne devrait pas dépasser le 26 mai 2011. Certes, la lettre envoyée à la Cour Constitutionnelle et signée par Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et Ikililou Dhoinine, indique que les deux hommes se «sont concertés» et ont «convenus » de la date du 26 mai prochain pour la prestation de serment et l'investiture du Président de l'Union. Les apparences sont sauves. Sauf l'essentiel.
La mission du pouvoir intérimaire qui était d'organiser les élections s'est achevée. Plus rien ne justifiait sa prolongation. Le successeur du président Sambi n'est autre que son dauphin par lui désigné à qui Sambi dit placer toute sa confiance. Continuité donc assurée avec ce «Relais qui ras- sure». Toutes les conditions semblaient réunies pour une passation de pouvoir dans des délais raisonnables. Aucun impératif, aucun obstacle connu, aucune contrainte politique ou constitutionnelle, matérielle ou organisationnelle, ou autre, n'obligeait à renvoyer à cinq mois l'installation du président Ikililou. Qu'est-ce qui bloque...
Les partisans du nouveau président furent avares en explications. Après avoir tenté vaille que vaille de recoller les morceaux en évoquant des «fortes pressions» (sic) de la part du président Sambi, ils se répandent aujourd'hui en confidences et lamentations pour évoquer leurs craintes et dénoncer aujourd'hui une «situation inacceptable» (sic). Cet épisode vient malheureusement conforter l'image qu'une bonne partie de l'opinion se fait de l'homme qui aura à assumer les destinées du pays durant les cinq prochaines années; qui apparait comme affligé d'un fort déficit de personnalité. C'est un premier sérieux sujet de préoccupation.
On était loin d'imaginer qu'un président confortablement élu, allait, au nom d'on ne sait quelle fidélité, consentir à désacraliser sa fonction, au point d'accepter de reprendre ses anciennes activités ministérielles, dans le train-train d'un pouvoir finissant, en attendant que le sortant veuille bien lui céder son fauteuil.
Pressions ou pas, résigné ou non, l'important c'est qu'il ait accepté de se plier aux desiderata du président Sambi. Tout le reste importe peu. Qu'auraient fait Sambi et les siens si en 2006, son prédécesseur le colonel Azali Assoumani (qui avait bien tenté mais en vain de prolonger son mandat) avait trouvé un quelconque subterfuge fumeux - et Dieu sait qu'il a les ressources - pour reporter d'autant de mois l'investiture de son successeur intervenue pourtant trois semaines à peine après la proclamation officielle des résultats...
Inutile de s'attendre à une réponse à ce report, ni les gains pour le pays, de cette investiture tardive. Et pourquoi précisément le 26 mai 2011.Il faut en convenir avec Ali Msaidié Houmed qu'«il s'agit tout simplement d'un véritable mépris du suffrage populaire. » A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une fantaisie narcissique.

am
Source : L'Archipel n°238 du mardi 5 avril 11
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