FOMBONI BOUILLONNE CE MERCREDI

Moroni, mercredi 17 mars 2010 (HZK-Presse) –L’annonce a été difficilement faite depuis la veille mardi, à cause de la répression militaire qui n’a pas permis le Renault 19 de faire son boulot habituel, celui d’appeler les mohélienne à un rassemblement populaire qui a été prévu ce mercredi à la place de l’indépendance. La Comores Télécom avait prévu son grand maoulid , ce même jour mais c’est rapidement reporté à une date ultérieure pour des raisons dit-on de sécurité.
L’Armée nationale de développement (AND) aurait pu passer sur toutes les localités de l’ile pour dissuader les gens de descendre dans la capitale ce mercredi. Mais le jour s’est levé par des drapeaux tricolores à Hoani, alors que la place de l’indépendance est envahie par des hommes en uniforme. Le rassemblement voulait finalement se tenir à la place dite Mferedjini toujours au centre ville, mais les militaires n’ont pas laissé faire.
La foule s’est dirigée alors vers l’extrême nord ouest de la capitale chez le docteur Abdoul Hakim où a eu lieu en fin la rencontre. C’est à la sortie de ce rassemblement, lorsque les hommes armés voulaient disperser les militants de l’opposition que la situation est devenue inquiétante. Des pneus sont brûlés en un clin d’œil, les routes de nouveau barricadées, pendant que plusieurs centaine de manifestants ont fait un seeting en plein milieu de la route principale et chantonnent des invocations religieuses.
C’est alors que le lancement de gaz lacrymogène a commencé suivi par des arrestations de très bon matin. A l’heure qu’il est on déplore plusieurs blessés légers par coup de crosse et lacrymogène mais difficile de connaitre le chiffre exacte. Des vieillards et parfois des invalides seraient forcés de dégager les pierres et troncs d’arbre qui jonchent les artères secondaires de la capitale.

Un certain Mike s’en prendra seul à deux militaires avant que les autres n’interviennent, lorsque ces derniers l’ont emmené et auraient commencé à passer à tabac « alors qu’il ne s’opposait à rien » dira un témoin que nous avons pu joindre. « Un gamin a été retrouvé endormi sur la toiture de leur maison en béton à Mouzdalifat, et serait matraqué avant d’être emmené » dira un autre témoin. La tension, en tout cas, dans la capitale de l’ile de Djoumbé Fatima, ce mercredi reste toujours très vive jusqu’à la fin de la matinée.

Mouayad Salim