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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

IKI 2, LA FIN DES ILLUSIONS

17 Juillet 2013 , Rédigé par Aimons les Comores

IKI 2, LA FIN DES ILLUSIONS

400264 334120876615551 95458056 nTrès attendu au rendez-vous de l’audace, du courage et de la perspicacité pour enchanter le pays, Ikililou s’est révélé bien à son image: réservé, docile et soumis. Pourtant, l’occasion était belle et opportune pour imposer son autorité légitime et assoir confortablement son leadership. Le contexte s’y prêtait à merveille. Un gouvernement à bout de souffle, avec un vice président embourbé dans des affaires inextricables et sur lequel pèsent des soupçons de corruption. Un partenaire politique, le mouvement orange bicéphale, divisé par la guerre des chefs. Une opposition hétéroclite et disparate dont la CRC partagée entre les ambitions de Msaidie et celles d’Azali. Pendant que Sambi mobilise ses troupes pour un hypothétique retour et le reste des groupuscules se cherchent encore. Un boulevard s’ouvrait alors au président. Le remaniement tant attendu espéré et souhaité a fini par avoir lieu. Le résultat sonne le glas des illusions. IKI2 a le mérite de confirmer que le président Iki est un digne héritier, de révéler au grand jour les deux principaux personnages de l’Etat et de dévoiler la dernière carte du régime.

 

L’héritier

 

Incontestablement, la rupture, Iki la préfère dans la continuité. Celle inscrite dans la pire tradition des anciens locataires de Beit-Salam. La même qui a prévalu tour à tour sous le règne des notables d’Abdallah, pendant lequel patronyme et lieu de naissance comptaient plus que les compétences. Des pré- requis que Djohar avec sa politique de «ma famille d abord», "la gendrocratie" n’a pas fait évoluer non plus. Avec le Maître de " Rehemani", le régionalisme et le cercle d’amis ont connu leur apogée. Que dire du colonel ? Népotisme et copinage faisaient bon ménage, le mérite relègue aux oubliettes. Et Ayatoullah a confirmé l’adage qui veut que " l’habit ne fait pas le moine". Avec Ustadh les beaux sermons ont trouvé leur limite dans la realpolitik: le clanisme a vite fait de reprendre le dessus. Ainsi les hommes du sérail d’Iki ne font que s’inscrire dans la tradition au détriment de l’efficience. Quant au gouvernement proprement dit, il résulte du jeu politique, du rapport du poids de nuisance et ou influence qu’ exerce chaque faction de la nébuleuse qui gravite autour du président. A ce jeu de massacre et de coups bas en coulisse, deux personnages se partagent véritablement le pouvoir.

 

La ligne Bolero plébiscitée

 

En politique étrangère, force est de constater que la ligne politique défendue par Azali et la CRC du directeur du cabinet chargé de la défense, Bolero vient d’être plébiscitée comme doctrine officielle du gouvernement. La légende urbaine sur l’ impérative nécessite de soumission à la puissance tutrice et la psychose née du coup d’Etat fictif, ont fini par convertir le président en francophile décomplexé et déterminé. Fini alors le temps du double langage avec des diatribes véhémentes et vindicatives intra muros sur "Mayotte la comorienne" et la France "amie des Comores" lors des réunions bilatérales. Un seul discours prévaut: la collaboration, pardon, la coopération en vue d’une négociation tripartite. Ce qui constitue en soi une vraie rupture avec la diplomatie initiée par Taki et développée par Sambi. Une pratique qui tendait d’encrer le pays dans le sillon de la civilisation arabo musulmane tout en maintenant des liens privilégiés avec la France. La guerre d’influence entre francophile et arabisant s’achève: Azali 1 Sambi 0.

 

Avantage Mamadou

 

Si Bolero dirige le Mirex, Mamadou, le "père de l’IPPTE" prend en main la cuisine interne, la politique nationale c’est lui, c’est son jardin. Malgré les nombreuses casseroles que ses détracteurs se plaisent à lui coller à la peau, le vice-président marque un ascendant sur le chef de l Etat. Non seulement, il garde ses portefeuilles mais son influence s’élargit encore avec la nomination de certains de ses proches. Au delà de ces confirmations Iki2, ne bouleverse pas le fragile équilibre de la nébuleuse mouvance présidentielle. Le président s’est limité à sanctionner des hommes qui à ses yeux, ont failli à leurs missions, à l’image de la gestion calamiteuse des installations des délégations, sans pour autant changer de stratégie politique. Ainsi le mouvement Orange garde la main mise sur le ministère de l’intérieur: Jeannot succédant à Abdallah. Des lors on s’ interroge à juste titre sur le rôle et la place dévolus à la jeune garde promue aux affaires. Des faire valoir ou recherche de nouvelles compétences ?

 

Jeunes diplômés: dernière carte du régime.

 

L’arrivée de jeunes diplômés à bac++ aux affaires, demeure le seul élément réconfortant et porteur d’espérance dans Iki2. Rompus aux arcanes du pouvoir pour quelques uns, novices pour beaucoup, dépourvus d’assises politiques solides, de leur volonté, de leur capacité et aptitude à influer sensiblement sur les décisions et d’apporter un souffle nouveau, un autre regard, une autre façon de faire de la politique, loin des querelles partisanes stériles, mais essentiellement focalisés sur l’intérêt du peuple, dépendent la réussite de Iki2. Parce qu’une chose est certaine, le régime joue sa dernière carte. Apres l’échec des notables, des gendres, des putschistes et des religieux, si les bons docteurs ne trouvent pas vite de remède pour soulager les maux qui tétanisent ce pays exsangue, viendra alors le temps des bacs -15; les " igongo". Et Eux des mots crachés sont inconnus au bataillon.

 

IDJABOU Bakari

COMORESplus

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I
Plébiscite<br /> Définition du plébiscite<br /> Le plébiscite est une consultation populaire par laquelle le pouvoir exécutif demande aux électeurs de répondre par oui ou par non à un texte proposé dans le but :<br /> - de légaliser un coup d'Etat,<br /> - de décider du rattachement d'un territoire à un Etat.<br /> <br /> Consistant, à partir de la question posée, à approuver ou non la politique d'une personne. Il se rencontre souvent dans les régimes autoritaires (Cf. Napoléon III et le bonapartisme) qui<br /> transforment la consultation démocratique en un simple rituel électoral à l'aide d'une propagande qui parvient à imposer un seul choix au peuple en le laissant ignorant des véritables enjeux.
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