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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Il se passe quelque chose ...

15 Août 2010 , Rédigé par aimons les comores

Il se passe quelque chose …
Il se passe quelque chose au pays. La crise au sein de la famille politique du président de la République a atteint son paroxysme. Les multiples réunions organisées ici et là, pour ramener la paix dans la mouvance présidentielle n'ont pu calmer les ardeurs des belligérants. Bien au contraire ! La guerre des tranchées s'est poursuivie à tel point qu'on se demande qui aura la peau de qui ?

Qui sont-ils ? Baobab, Orange, Manguier, Badamier, cocotier... en d`autres termes : CADC, FNJ, KMMC, MCJP, Mvt Républicain, Mvt ORANGE, PASOCO, PCDP-DJAMNAZI, PEC, UNDC, WEWU,...tous sous l'ombre de la Mouvance présidentielle.

La cohorte des partis politiques et associations réunis le 12 Aout 2010 au palais présidentiel de Beit-Salam n'accorde plus aujourd'hui leurs violons. Tout les divise. Les raisons de cette fracture sont multiples. Pour y arriver, les uns et les autres brillent d'imagination pour se faire apprécier du président « Fundi » Muhammad Sambi. Meetings par ci, création tout azimut de Groupes d`interventions, déclarations intempestives etc. En toute évidence, ces multiples initiatives pour renforcer les actions du Chef de l'Etat suscitent calomnie et médisance d'un côté comme de l'autre. Il s'en suit alors une guerre des tranchés dont la conséquence est la descente aux enfers de la mouvance au pouvoir.

L'actualité ordinaire fait monter chaque jour un peu plus la pression. À l'image de cette Mouvance présidentielle, le pays, dirigé par une bande d'utopistes incompétents, va tranquillement vers son implosion. Et quand le type jusque là debout sur le couvercle (le Fundi en question) n'en peut plus de supporter une telle pression en parlant d'harmonie alors que tout va mal, c'est la réalité dans toute sa laideur qui explose au visage du monde.

Les uns et les autres n'attendent qu`une prochaine escalade pour changer de veste. En effet, depuis l`année 2006, certains sambistes et pas des moindres ne sont pas encore récompensés. Ces derniers très remontés contre la manière dont les affaires publiques sont gérées, fondent tout leur espoir sur le prochain test du peuple, les élections. Avec raison, ils reprochent au chef de l'Etat de ne privilégier que les ouvriers de la dernière heure. « Si Sambi nous avait fait confiance, il aurait pu éviter ses difficultés politiques actuelles ». « J'ai cru en Sambi et je suis déçu ». « Ma famille politique me fait des misères comme si j'étais de l'opposition ».Tels sont entre autres, les propos que tiennent souvent certains des mouvanciers de premières heures laissés sur les carreaux.

De même, une analyse du comportement des leaders politiques regroupés au sein de la mouvance présidentielle permet de décrypter aisément le malaise profond qui y règne. Les uns et les autres ne parlent plus le même langage. La solidarité qui devait les réunir a cédé place à l'individualisme. Les intérêts politiques sont divergents. La mouvance est divisée contre elle. Les positions au Parlement de certains députés dérangent.

Il se passe quelque chose ...Brader la nationalité comorienne moyennant plus de deux cent millions de dollars, évaporés dans le désert koweitien, enterrer le projet habitat, avec plus d`un milliard de francs comoriens quasi introuvable et sans aucune trace, aucune explication sur les fonds qui ont servi à l'opération « démocratie aux Comores », visant à rétablir l'ordre républicain à Anjouan, absence de transparence sur les recettes de l'Etat pourtant élevées et malgré cette manne financière, les agents de l'Etat n'ont été payé pendant quatre ans de pouvoir que l'équivalent de douze mois de salaire, démolition de l'hôtel Galawa et tant pis pour Ngazidja et en particulier la région de Mitsamiouli, mépris sur les 152 âmes péries dans le crash de l'A 310 de la compagnie Yemenia, autorisée à desservir les Comores par la Mouvance sans qu'aucune explication ne soit donnée, élection des députés et conseillers de la Mouvance avec l'argent de l'Etat, état catastrophique des routes pourtant des pièces comptables fabriquées prouvent que de l'argent a été décaissé à cet effet.

Aujourd'hui l'heure du bilan a sonné, et après des tentatives hasardeuses de vouloir gommer l'histoire et échapper à la colère des hommes et des femmes qui se sentent trahis et noyés dans des rêves sans lendemain, la Mouvance sambiste affiche un nouveau feuilleton, un « divorce » à l'amiable entre Orange et Baobab pour sauver les meubles. Trop tard.

Le feu est là. Il encercle le camp retranché de la Mouvance, il le consume de l'intérieur. Ce ne sont plus de petites flammèches qui viennent chatouiller le turban de l'oustadh, les foyers sont partout et il faut d'urgence les maîtriser s'il veut avoir une chance d'être appelé demain, Monsieur le « Vice-président ». Hélas, c'est trop tard, Les flammes gagnent du terrain et noircissent tout sur leur passage.

Il se passe quelque chose ... Au cœur de la Mouvance, l'odeur de brûler étouffe les états major du Baobab et de l'Orange, et chacun cherche à sauver sa tête et quitter le navire avant le sifflet final. Le premier à hausser le ton est Sambi lui-même, et c'est devant tous les comoriens et la communauté internationale qu'il reconnait officiellement que ses proches collaborateurs qu'il soupçonne de l'autre côté, l'ont trahi et mal servi et porte plainte contre eux devant Dieu.

Mais quel côté ? Celui qui sait que, lorsqu'il implore Dieu, il exhausse toujours ses vœux, sauf bien sûr ceux de faire les Comores un paradis terrestre tout au long de son mandat, laisse entendre que ces personnes qu'il accuse de traitrise, se souviendront de lui, le jour où la colère de Dieu tombera sur leurs têtes. Quelles sont ces personnes ? Des questions qui restent sans réponse et qui entrent dans sa stratégie de toujours que nous avons finie par découvrir. Cette démarche de vouloir étouffer la réalité de son règne, est une façon pour Sambi d'afficher son mépris à l'égard des citoyens comoriens que nous sommes et de la justice de notre pays, et surtout dire à ses amis d'hier qu'il accuse ouvertement sans pour autant leur demander de comptes, « ne vous inquiétez pas, pillez, défiez tous, circulez, aucune justice sur ce bas monde ne vous fera du mal, et je continue à fermer les yeux ».

Ce divorce à tordre de rire ne surprend personne sauf ceux qui nous ont sévèrement traités de tous les noms lorsqu'on a eu le courage de tirer la sonnette d'alarme dés le premier jour et l'histoire nous donne raison aujourd'hui, et surtout quand nous entendons Sambi dire qu'il ne comprend rien sur le projet habitat qui depuis 2006 dort dans les tiroirs de ses collaborateurs alors qu'il devrait être réalisé. Il pointe du doigt l'actuel secrétaire général de la présidence et ancien ministre de l'équipement, Mohamed Larifou Oukacha, en charge du projet habitat, qui comme tant d'autres a fini par comprendre qu'avec Sambi il faut être prudent face à ses annonces et promesses, d'où sa candidature à la présidence de l'Union pour défier le candidat potentiel de Sambi, Ikililou.

Mais la question que se pose le premier cercle du candidat Oukacha, celui-ci se laissera t-il emporter dans la stratégie « Orange-Baobab » dans une même étiquette, après avoir été largué par Sambi au profit d'Ikililou ?

Il se passe quelque chose ... Pour préparer l'opinion à s'embarquer dans le navire du divorce qu'il a initié pour sauver sa tête et celles des siens, deux dates sont à retenir. Le 14 septembre, au palais présidentiel de Dar Nour à Anjouan, Sambi déclare, je cite « Je préférerais être perdu sur un glacier au milieu des brouillards que d'être conseillé par ceux qui m'ont conseillé jusqu'aujourd'hui ». Et le 21 juin 2010 au palais du peuple de Moroni, de signer l'acte de divorce en ces termes « Vous, proches collaborateurs, vous m'avez poussé au point de non retour, vous avez creusé ma tombe, j'ai porté plainte devant Dieu, car j'ai subi des traitrises ».

Comme toujours lorsqu'il est acculé, lorsque les forces lui manquent, l'ancien président de la République, l'anjouanais Sambi tente de rassurer l'opinion de sa bonne foi, de son honnêteté, de son amour envers son peuple, de sa volonté de bien faire, de soigner son slogan de campagne de 2006, « hara-hara swafi, Mwenye Aha », et c'est d'ailleurs ce qu'il s'est efforcé de faire lors de son intervention à l'occasion de la remise de centrales chinoises à la Mamwe.

Une occasion en or pour Sambi d'annoncer publiquement le divorce négocié du couple « Baobab-Orange ». Mais ceux comme moi ont compris dés le premier jour que le navire sambi allait sans doute chavirer et que son capitaine manque de repères, savent que ce divorce est un trompe œil. Chacune des deux parties parte à la recherche du pouvoir pour se sauver mutuellement. Sambi et ses deux vice-présidents jouent les prolongations et s'approchent à des tirs au but, et pour gagner ce match à haut risque, toutes les stratégies sont permises mêmes celles de déroger les règles républicaines.

Sauver à tout prix la Mouvance sambiste est le mot d'ordre du couple « baobab-Orange », et pour garder le pouvoir, ils sont prêts à tout. Encore une fois, ils sont dans la voie de tester le degré de naïveté des comoriens, dans un élan populiste d'où cette plainte déposée par Sambi envers Dieu contre des « ennemis » qui n'ont jamais existé, mais inventés de toute pièce afin de s'effrayer un passage. L'homme au turban se disait toujours trahi et mal servi par les siens mais continuait toujours à partager le pouvoir avec les mêmes dans un éternel recommencement.

Une seule question nous interpelle. Maintenant que publiquement Sambi « reconnait » les dérapages des siens, n'y-a-t-il pas urgence de lui demander d'agir avant qu'il ne soit tard ?

Mouigni Abdou
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