Mayotte (Comores) : La rafle tourne au drame
Mardi un homme est dans des circonstances qui restent à déterminer. Le récit
des évènements qui sont déroulés reste confus.
Selon plusieurs témoins, un groupe de policiers de la PAF opérait dans le quartier de Doujani1. Ils
recherchaient des clandestins en situation irrégulière. D'après eux, ils auraient pris deux hommes en chasse au niveau de la Carrière. L'un d'entre eux aurait été frappé aux jambes tandis
qu'il s'échappait, puis gardé au pied d'un bananier. Alors que le second continuait de s'enfuir, les policiers auraient réussi à le faire tomber une première fois. Mais l'autre se relevant,
ils auraient soudain projeté une matraque dans son dos ce qui l'aurait fait basculer au pied d'un manguier. Sa tête aurait alors heurté la racine de l'arbre, provoquant la mort de l'homme. Il
était 7h32 lorsque les pompiers ont reçu un appel téléphonique d'un particulier, ils sont arrivés sur les lieux 40 minutes plus tard, avant de laisser le SMUR arrivé sur place, constater le
décès. Ces informations n'ont pas été confirmées par les autorités. Selon le capitaine Chamassi les forces de l'ordre étaient toutes mobilisées sur la visite ministérielle. Le capitaine Mogné
Mali a quant à lui précisé qu'il n'y avait que trois policiers dans la zone du rond-point, un gradé et deux officiers. Un témoin a été auditionné durant une bonne partie de la journée pour
tenter d'éclaircir les faits. ((Voir Ci-dessous))
Défiance de la population envers les autorités
Durant une bonne partie de la journée, la famille et la population ont refusé de rendre le corps du
défunt. Après l'avoir amené à l'intérieur de la mosquée de Doujani, les proches souhaitaient l'enterrer immédiatement. Il a fallu plusieurs heures de négociation avec la police et le
procureur pour parvenir à faire accepter à la famille et surtout à la population du quartier, que le cadavre soit emmené pour être autopsié.
Après l'affaire Roukia, dans laquelle les analyses ont été perdues, les gens de Mtsapéré affichent clairement leur doute sur la capacité de la police à faire toute la vérité dans cette histoire. Les forces de l'ordre ont eu beaucoup de difficultés à faire comprendre qu'une enquête devait d'abord être menée pour déterminer les circonstances de la mort. Les équipes anti émeutes ont été mobilisées pour écarter la foule hostile et protéger le convoi funéraire. Malgré les moyens déployés, ils ont essuyé quelques jets de pierre.
Après l'affaire Roukia, dans laquelle les analyses ont été perdues, les gens de Mtsapéré affichent clairement leur doute sur la capacité de la police à faire toute la vérité dans cette histoire. Les forces de l'ordre ont eu beaucoup de difficultés à faire comprendre qu'une enquête devait d'abord être menée pour déterminer les circonstances de la mort. Les équipes anti émeutes ont été mobilisées pour écarter la foule hostile et protéger le convoi funéraire. Malgré les moyens déployés, ils ont essuyé quelques jets de pierre.
Témoignages
Kassim*, un immigré en situation
irrégulière qui, selon lui, a rencontré le même groupe de policiers de la PAF que le défunt, ce matin-là. Son habitation se situe tout-prés de la carrière, l'endroit où les pompiers ont
constaté le décès.
(Traduit du Shidzwani) « Ce matin,
je me suis rendu en contrebas pour libérer mes chèvres que j'avais attachées. Je suis sorti de chez moi, juste à ce moment-là j'ai vu un mzungu (Ndlr : un blanc) qui s'était dissimulé
derrière ma porte, j'ai ouvert la porte et il l'a repoussé violemment contre moi (l'homme présente en effet un gros hématome sur le visage autour de l'œil NDLR). J'étais un peu étourdi, j'ai
essayé de m'enfuir. C'est là que j'ai buté contre un arbre et je me suis cassé le bras en tombant (il a des éraflures sur les coudes et son bras gauche est bandé). Il m'a suivi, mais j'ai pu
m'enfuir ».
Source : Albalad Mayotte n°197 du jeudi 28 avril 2011
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