MES 4 QUESTIONS A HAKIME ALI SAID.

MES 4 QUESTIONS A HAKIME ALI SAID.

MES 4 QUESTIONS A HAKIME ALI SAID.

Bonsoir M. Ali Said. 

Bonsoir M. Abdallah.

1-Irchad : - Vous avez entamé un tour de France de la communauté comorienne, quelles ont été vos impressions? Pouvez-vous nous en dire plus ?

1-H.A.S : - Le bonheur, que de rencontrer mes frères et sœurs de Mwali, Ndzuani, Maoré et Ngazidja installés ici. J'ai vécu deux belles émissions radio à Marseille durant lesquelles nous nous sommes parlés franchement entre comoriens. Cela fait 38 ans que certains de nos compatriotes s'ignorent et se méprisent en raison d'un problème politique alors qu'il y a tellement de choses qui nous rassemblent. La religion et notre culture entre autres.
Ici j'ai participé à des réunions qui regroupaient des enfants originaires de tout l'archipel des Comores. Nous avons parlé de Mayotte dans le calme et la sérénité et j'en suis particulièrement heureux même si nous ne sommes pas d'accord sur tout.

2- Irchad : - Malgré les prescriptions de notre loi fondamentale, le principe de réalité nous impose de considérer que l’organisation des primaires à Mayotte est sinon impossible en l’état, du moins extrêmement difficile. Quelles sont vos propositions pour nous sortir de cet imbroglio?

2-H.A.S :- Il n'y aura pas de primaires à Mayotte parce que la classe politique comorienne et les autorités à Moroni n'ont pas la volonté de les réussir, ils n'ont même pas la volonté d'essayer de les organiser.
Il n'y aura pas de primaires à Mayotte parce que la majorité des mahorais a tourné le dos à l'Union des Comores, et ne veut pas en entendre parler. Enfin il n'y aura pas de primaires à Mayotte parce que de réels problèmes techniques se posent pour leur organisation.
Maintenant, dans le respect de la constitution comorienne, la seule question qui se pose est de savoir où et comment organiser la tournante de Mayotte en 2016, en attendant la tournante de la Grande Comore en 2021

3-Irchad :- En tant que maoré, et, qu’on le veuille ou pas, comorien, n’avez-vous pas l’impression d’un énorme gâchis qui aurait frappé le destin commun des 4 iles sœurs depuis bientôt 40ans ?

3-HAS :- Avant le référendum de 1974 le prince Sais Ibrahim parlait «d'un préalable de développement économique de l'archipel avant l’indépendance». L'UDC et le RDPC se son entendus pour voter une motion de censure contre son gouvernement. Il fut écarté des responsabilités par Ahmed Abdallah Abderemane et on connaît tous la suite de l'histoire de notre pays.

Au delà des choix politiques des uns et des autres, les raisons du gâchis résident dans la haine et le mépris entre les enfants de cet archipel.
L’île Maurice, les Seychelles, et l’île de la Réunion qui sont dans le même bassin océanique que nous ont réussi un réel développement touristique. Nous avons passé la majorité de notre temps à nous condamner et nous haïr au lieu de mettre en valeur la beauté de nos îles pour les développer.

Une sérieuse étude fait état d'un potentiel de 50 000 emplois directs et indirects dans le secteur du tourisme dans l'ensemble de l'archipel. Nous n'arrivons pas encore à nous entendre pour vendre à l'international un produit touristique «des îles de la lune» par exemple. C'est malheureux mais il ne faut pas désespérer.

Irchad :- Dans l’affirmative, selon vous comment éventuellement y remédier?

HAS :- Différents pays, différentes populations dans le monde ont connu des frictions, des guerres pour finir par s'entendre. Nous n'avons qu'à prendre exemple sur eux. Nous avons le devoir d’arrêter de nous condamner. L'héritage de nos parents et grands parents sur la question de Mayotte est lourd à porter. Ne laissons pas nos enfants continuer dans la haine et le mépris. Cette situation n'apporte rien aux anjouanais, aux mohéliens, aux mahorais, ni aux grands-comoriens

4-Irchad :- Les Comores connaissent aujourd’hui un taux de chômage des jeunes qui frôle les 50%. Comment comptez vous créer de l’emploi, de la richesse et de la valeur ajoutée ? En résumé, je serais curieux d’entendre le projet du candidat Hakime Ali Said pour les Comores 2016-2021.

4-HAS :- Nous devons dans les meilleurs délais régler le problème de l'électrification de l'ensemble du territoire national. Sans énergie, il n'y aura aucun développement économique. Avec des ingénieurs canadiens, nous élaborons un projet qui tiendra compte des spécificités de chacune de nos îles pour apporter une réponse appropriée à nos différentes régions. S'il faut endetter la nation pour réussir ce projet nous le ferons, Le développement du pays en dépend.

L’état ne peut pas être le principal fournisseur d'emplois du pays. Nous devons trouver le courage de privatiser certaines sociétés d’État. Le travail ne sera pas facile sur le plan social, mais il faudra le faire. C'est en encourageant les initiatives privées qu'on sauvera les Comores.

A ce jour le tourisme reste notre principal atout de développement. A ce sujet je tiens à saluer ici ceux qui malgré les difficultés du pays ont osé placer leur argent dans le secteur en construisant des hôtels, en créant des compagnies aériennes régionales. Des investisseurs qui n’attendent qu'une implication plus ferme de l'Etat dans un soutien du secteur, pour créer encore plus d'emplois.

Avec nos frères de Mayotte nous avons pleins de belles choses à réussir ensemble avec l'appuie de l'Europe notamment dans l'enseignement, dans l'adduction d'eau potable, dans l'assainissement et la propreté de nos villes et villages. Des éléments importants pour le développement du tourisme.

Le temps de la campagne électorale viendra, nous proposerons notre projet de société à l'ensemble du peuple comorien, et je suis heureux de voir qu'enfin l’électeur comorien devient exigeant vis à vis de ceux qui aspirent à gouverner le pays en leur demandant un projet.

Irchad :-CHERS AMIS, AVEC TOUTES LES QUESTIONS QUE VOUS AVEZ, ET, VOUS ETES POSEES EN LIGNE CE JOUR, NOUS NOUS SOMMES ACCORDES QUELQUES QUESTIONS-REPONSES BIS BIS & BIS.

A PROPOS DE MAYOTTE:

Selon le candidat Hakime Ali Said, il n'y aura pas de retour de Mayotte dans le giron comorien sans les mahorais. Il persiste et signe que la question de Mayotte ne trouvera pas de réponse aux Nations Unis, ni ailleurs que dans l'archipel des Comores. C'est une affaire qui nous regarde d'abord tous les comoriens entre nous.
Selon lui, tant que nous ne réussirons pas à laver le linge sale en famille, nous ne pourrons pas le faire sécher sur la scène internationale.

LES 3 PRINCIPALES RAISONS QU'IL AVANCE:

Selon M. Hakime Ali Said, trois raisons principales expliquent l'impossible retour de Mayotte en l'état actuel des choses.

1. Toutes les résolutions des nations unies qui condamnent la France sur cette question de Mayotte ne seront pas suivies d'effets parce qu'aucun pays au monde ne partira en guerre contre la France au nom des nations unis et des Comores quand on connaît les accords de défense qui lient les Comores à la France

2. L'une des principales missions de l'ONU est de promouvoir la paix dans le monde. Tous les experts internationaux qui ont planché sur la question de Mayotte savent que la majorité des mahorais n'a à ce jour aucune envie de partager un destin commun avec le reste de l'archipel.L'ONU n'imposera jamais le retour de Mayotte en sachant que le risque de troubles ou pire de guerre civile est réel.

3. Enfin un retour de Mayotte sous entend l'installation dans l’île d'une gendarmerie, d'une police, et d'une douane comorienne entre autres. Autrement dit des fonctionnaires. Or la Banque Mondiale et le Fond monétaire international demandent régulièrement à l'Etat comorien de réduire sa masse salariale. Comment faire pour créer de nouveaux postes de fonctionnaires à Mayotte vu les finances de l'Union des Comores. 

-Que faire de 3 400 fonctionnaires territoriaux qui sont à Mayotte?

-Comment financer le fonctionnement de l’hôpital de Mamoudzou devenu le plus grand hôpital des Comores et qui coûte 147 millions d'euros par an?

Ce sont là des questions objectives qui demandent des réponses claires avant de s'aventurer dans une récupération de Mayotte sans la volonté des Mahorais.

LE MOT DE LA FIN POUR LE CANDIDAT HAKIME :

« En tout cas à titre personnel, je suis clair sur cette question de Mayotte. Je ne réussirai pas en 5 ans de mandat, là où la diplomatie comorienne a échoué durant 38 ans. Je reste convaincu que le chemin vers l'Unité ne passe pas par la condamnation, la haine et le mépris. Il passe plutôt par la fraternité et le développement économique et social de l'ensemble de l'archipel ».

Irchad: Je vous remercie M. Ali Said.

HAS: C'est moi.

IRCHAD ABDALLAH

Le 07-02-2014