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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Présidence de la Commission de l'Ua Comores : un choix “cornélien”

23 Janvier 2012 , Rédigé par Aimons les Comores

Présidence de la Commission de l’Ua Comores : un choix “cornélien”
Le prochain sommet de l'Union africaine, prévu les 29 et 30 janvier à Addis-Abeba, promet de belles joutes diplomatiques en perspective. La bataille autour de la présidence de la Commission de l'Union africaine fait particulièrement rage. Entre l'actuel titulaire du poste, Jean Ping, et l'ex-ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Mme Dlamini Zuma, les chefs d'Etat vont devoir trancher.

Les Comores sont très embarrassées. “C'est un choix cornélien“ reconnait un diplomate comorien rencontré, hier, dans les couloirs du Mirex. Les Comores sont entre le marteau et l'enclume. Choisir Jean Ping et s'aliéner une puissance régionale qui s'est beaucoup investie dans le processus de réconciliation nationale, en l'occurrence l'Afrique du Sud? Ou voter pour DlaminiZuma au risque de s'attirer les foudres du Gabon, un pays ami qui a toujours soutenu la position comorienne sur Mayotte en présidant notamment le Comité des sept de la défunte Oua? “C'est un choix difficile”, renchérit l'ambassadeur Moustakim Said Attoumane, directeur général du département Afrique/Asie au ministère des Relations extérieures ou Mirex.

L'Afrique du Sud a, non seulement, participé aux efforts de réconciliation nationale aux Comores, elle a surtout assuré la coordination du Comité des pays de la région sur la crise séparatiste. Les visites régulières à Moroni de l'ex-chef de la diplomatie sud-africaine, puis de Thabo Mbeki, témoignent de cet engagement sans faille de Pretoria en faveur de l'archipel. Combien de fois l'ex-président d'Afrique du Sud a joué les bons offices entre les protagonistes comoriens, notamment au plus fort du conflit des compétences et après la parodie d'élection présidentielle à Anjouan en 2007?

Au-delà de ces considérations, il y a aussi notre appartenance commune à une même entité régionale (la Sadc) dont la plupart des Etats membres ont déjà pris fait et cause pour Mme Dlimini-Zuma. Pourquoi les Comores joueraient-elles en solo? D'autres mettent aussi en avant le fait que l'Afrique du Sud est l'un des géants du continent, un membre du Brics, ce nouveau club des nations émergentes, et un sérieux candidat au Conseil de sécurité de l'Onu. Des arguments qui ne manquent pas de pertinence et dont le gouvernement comorien aurait tort de se passer.

Enfin, Pretoria est l'une, sinon la seule capitale de la zone à disposer d'une ambassade à Moroni. Mais, qu'en est-il du Gabon? Les relations entre les Comores et le Gabon datent de plusieurs années. Les ex-présidents Ahmed Abdallah Abdérémane et Omar Bongo Odimba entretenaient d'excellents rapports, empreints de respect et de cordialité. C'est sous la présidence du Gabon qu'a été créé en 1976 le Comité des sept de l'Organisation de l'Unité africaine (Oua) sur la question de Mayotte.

Libreville a toujours soutenu la position de Moroni sur l'intangibilité des frontières au niveau de toutes les instances internationales. Une autre donnée pourrait également jouer en faveur du Gabon : la Francophonie. Le Gabon et les Comores appartiennent à l'Organisation internationale de la Francophonie (Oif). A part la Côte d'Ivoire, presque tous les pays d'expression française, notamment le Niger, le Sénégal, le Bénin et le Togo, apporteraient leur soutien à Jean Ping.

En décembre dernier, le président Ali Bongo avait dépêché son ministre de la Santé et des Affaires sociales, M. Flavien Nziengui-Nzoundou, auprès de son homologue comorien pour plaider la cause de Ping. Que se sont-ils vraiment dit? Mystère. Il faut dire enfin que le Gabon a toujours été une terre d'accueil pour les étudiants comoriens. Un paramètre que les autorités nationales ne sauraient non plus ignorer. A l'heure où ces lignes sont écrites, la position des Comores reste inconnue. Au Mirex, on se mure dans un silence assourdissant. “Même si je connaissais notre position, je ne vous le dirais pas“, s'est contenté de répondre le secrétaire général, Ismael Chanfi. Comme si révéler à l'opinion le choix du vote des Comores dans cette bataille cruciale était en soi un crime de lèse-majesté.

Quant au conseiller spécial du ministre, il a avoué son ignorance de la position de Moroni. Est-ce que nous en avons vraiment une ? Toute la question est là.

M. Inoussa
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