Quand la Banque de France tourne le dos à Mayotte

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Vous les regrettez comme moi, les billets de banque libellés en francs CFA, le franc de la communauté française d'Afrique. Comme elles étaient belles ces seyantes coupures aux couleurs attrayantes nées des mains des meilleurs graveurs de l'époque. Rappelez-vous l'allure de ce Bonaparte posant devant l'Arc de Triomphe sur les billets de 10 000 francs ou ce bon Henri IV en majesté sur ceux de 5 000 francs, sans évoquer Victor Hugo le visage sévère ou Richelieu si fier ? Avec, s'il vous plaît, au dos, des scènes champêtres colorées dans de subtils camaïeux !

Depuis, l'euro est arrivé, le grand euro est arrivé, né de la collaboration de 30 pays. Adieu le franc, bonjour le z'euro, cette fausse monnaie. Des coupures d'une insigne laideur. Des couleurs pisseuses. Tous moches, irrécupérablement laids.

Pourquoi cette intrusion dans l'histoire monétaire de nos ex-colonies ? Pour vous narrer la mésaventure arrivée à Mayotte. Eh bien, un an après l'accouchement aux forceps de notre 101e et dernier département, en présence de Marie-Luce Penchard, l'on vient de s'apercevoir que le 50 euros français n'affichait toujours pas l'île au Lagon parmi les quatre départements d'outre-mer figurant dans le graphisme, au dos en bas et à gauche du billet. La coupure affiche La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, mais pas Mayotte. Et ce sont les Européens qui s'en sont étonnés en pleine négociation pour faire de notre voisine une Région ultra périphérique, une bévue relayée depuis par le quotidien France Mayotte Matin.

Gouverner, c'est prévoir. à la veille du voyage du président de la République à Mayotte, voilà ce turbulent département privé, une nouvelle fois, de la reconnaissance de la Banque de France et de l'État français.

Source : lequotidien.re