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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

SAMBI OBTIENT DE L'UA UNE CARTE BLANCHE POUR PROLONGER SON MANDAT

29 Novembre 2009 , Rédigé par aimons les comores

SAMBI OBTIENT DE L'UA UNE CARTE BLANCHE POUR PROROGER SON MANDAT



TRIBUNE LIBRE

Sambi obtient de l'Union Africaine une carte blanche pour prolonger son mandat

Depuis l'annonce formelle du processus de prolongation du mandat du Président de la République, les choses semblent avoir suffisamment avancées. Les dispositifs techniques vers la réalisation du plan de prolongation du mandat présidentiel se mettent progressivement en place. La première étape de ce processus devait passer d'abord par le non renouvellement de l'Assemblée Nationale à temps réel, puis l'organisation du référendum sur les réformes constitutionnelles. Ce programme en cours fonctionnera-t-il ou pas. Rien n'était jusqu'à l'interview du Représentent de l'Union Africaine aux Comores très précis encore dans ce sens.

"Oui, si le Congrès décide que ça tourne en 2010, ça va tourner. La phrase émane de Mourad Taiati, Représentant de l'Union Africaine aux Comores. Ce dernier semble ignorer l'esprit et la lettre de l'Accord de Fomboni et se désengage de la paternité de l'OUA de la Constitution de 2001, élaborée grâce à l'OUA et l'OIF avec la participation des forces vives comoriennes.A première vue, M.Taieti s'est trompé de lecture et d'analyses. Non. Il sait parfaitement ce qu'il dit et ce que doit faire l'Union Africaine en pareille circonstance.

Ceux qui se sont mis d'accord hier pour valoir la paix, la stabilité et empêcher la prolifération du séparatisme sur le sol comorien, en mettant en orbite l'option de la Présidence Tournante entre les Îles de l'Archipel, donnent aujourd'hui quitus à Sambi et ses pseudo Institutions de contourner la loi, en vue de s'éterniser au pouvoir.

M. Mourad parle de coûts élevés de ces élections qui se succèdent dans notre pays comme si cela n'a pas été rappelé par les acteurs politiques du pays en 2000, avant de se lancer dans une telle aventure . L'appétit du moment était de satisfaire la partie anjouanaise et comme l'histoire est têtue, c'est un président anjouanais élu dans le cadre de l'Accord Cadre de Fomboni qui, aujourd'hui, nous embarque dans une logique d'harmonisation du calendrier électoral. N'est ce pas un autre conflit qui n'a pas sa raison d'être qui s'annonce ?

L'on se rappelle que sous l'œil complice de l'Union Africaine et de la Communauté Internationale, Sambi a évincé Ahmed Surette et Mouzaoir Abdallah, tous deux présidents de la Cour Constitutionnelle, pour des raisons politiques, favorisant son règne et son rêve de s'éterniser au pouvoir. Les Comores payeront à jamais leur silence coupable au regard de la loi.

L'Union Africaine, une fois de plus, est prise dans son propre piège ; celui de la difficulté permanente de réaliser l'alternance politique , gage d'une démocratie pluraliste réelle, dans les pays africains .

Il est vrai que les putschs qui étaient à la mode aux années 1960-1980 sont ,désormais, à l'origine d'une vague de protestations au sein de la communauté internationale. Mais, il existe, en Afrique, une autre forme de coup d'Etat devant laquelle cette communauté reste bien silencieuse : les manipulations de Constitution pratiquées par des chefs d'Etat pour s'éterniser au pouvoir. Ces dernières années, elles se sont multipliées sur le continent.

Sous la pression des populations et des bailleurs de fonds, tous les anciens dictateurs et autocrates africains se sont mués en « démocrates ». Des élections ont été organisées un peu partout, mais l'on constate que malgré une impopularité notoire, de nombreux dirigeants ont pu garder les rênes du pouvoir après plusieurs scrutins. D'autres parviennent à se pérenniser au pouvoir par des coups d'Etat électoraux devenus une véritable mode aujourd'hui ; ou alors à bricoler une révision de la Constitution pour prolonger leur mandat à vie, à défaut de céder le pouvoir à leur fils. Le monstre de la République monarchiste est en train de naître sous nos yeux en Afrique.

C'est un exploit en Afrique. Mais ailleurs, cela reste un fait ordinaire. Azali Assoumani des Comores, Mathieu Kerekou du Bénin ou John Agyekum Kufuor du Ghana ont quitté le pouvoir sans avoir cherché à tripatouiller la Constitution pour s'y maintenir. Voilà une belle leçon de sagesse et de respect de la Loi fondamentale d'un pays. Une leçon qui devrait servir à nombre de leurs homologues africains.

Au nigérien Mamadou Tandja, par exemple. Elu chef d'Etat en décembre 1999, le président du Niger, 70 ans, arrive au terme de son deuxième et dernier mandat en décembre 2009. Mais tout a été lancé pour que M. Tandja puisse s'accrocher à son fauteuil présidentiel. Cela a été le cas au Togo en 2002. Les Nigériens l'ont bien compris.

Ce qui, pour l'heure, n'est qu'une intention prêtée à Sambi, a déjà été accompli par son homologue algérien. Abdelaziz Bouteflika, 71 ans, président depuis 1999 a fait sauter la limitation des mandats de la Loi fondamentale de son pays pour, dit-il, « permettre au peuple d'exercer son droit légitime à choisir ses gouvernants et à leur renouveler sa confiance en toute souveraineté ». Pour réaliser ce hold-up constitutionnel en novembre dernier, M. Bouteflika s'est appuyé sur le Parlement et le Sénat qui lui sont complètement acquis. Il saluera d'ailleurs le « patriotisme et le sens de la responsabilité » de ceux-là qui sont censés représentés le peuple. Ainsi,son compatriote,l'algérien Mourad Taieti a raison de demander à plébisciter Sambi.

Au Cameroun, Paul Barthélémy Biya, 75 ans, n'a pu, lui non plus, résister à la tentation de se maintenir dans son trône présidentiel. Le 31 décembre 2007, dans les vœux de nouvel an présentés à ses concitoyens, le président camerounais, au pouvoir depuis 1982, avait annoncé à ses compatriotes, son intention de gommer des textes constitutionnels la limitation du nombre de mandats. Celui qui a remplacé à la tête du Cameroun Ahmadou Ahidjo, parti volontairement pour des raisons de santé, a estimé que l'alinéa 2 de l'article 6 de la constitution qui limitait les mandats présidentiels à deux, s'oppose à la volonté populaire et « s'accorde mal avec l'idée même du choix démocratique... ».

La Loi fondamentale du Cameroun, revisitée, stipule désormais que le « Président de la République, élu pour sept ans, est rééligible ». Ce n'est pas tout. Le visionnaire président camerounais a anticipé les ennuis judiciaires au cas où il déciderait de prendre sa retraite. Les nouvelles dispositions de la Constitution lui confèrent une immunité après son règne.

Ainsi, le président Sambi dont le premier mandat était, selon M. Said Hassane Said Hachim,un mandat expérimental pourrait rejoindre, cette année, la longue liste des chefs d'Etats qui ont modifié la Constitution de leur pays (Kaddafi,Moubarak,El-Bachir,Idriss Déby, feu Bongo , Zine el Abidine Ben Ali,Sassou Nguesso,Mugabe,Meles Zenaoui,Musseveni, feu Konté, Compaoré.,Marc Ravalomanana...) pour se maintenir au pouvoir. La liste va sans doute s'allonger au cours des prochaines années et s'ouvrira également à ceux qui préparent les relèves pour leurs enfants à l'instar de Wade,Mubarak ou feu Bongo et feu Yedema.

La Constitution en Afrique n'est finalement rien d'autre qu'un outil juridique qui permet aux Chefs d'Etat de réaliser leur dessein personnel. La Constitution, comme le dit la chanson, est devenue une veste que chacun coupe, taille et recoud à sa mesure.

L'autre coup d'Etat permanent est le verouillage du système à travers des partis uniques qui ne disent pas leurs noms.C'est le cas du Frélimo de Guebuza, successeur de Chissano et Samora Machel au Mozambique ou du CCM de Kikwete, successeur de Mkapa et Nyerere en Tanzanie ou de l'ANC de Zuma, successeur de Mbeki et Mandela en Afrique du Sud.

Ainsi, l'opposition comorienne a raison d'affirmer que cette décision du président Sambi peut être considérée comme un coup d'Etat politique. Malgré la dénonciation de la classe politique comorienne, la Communauté internationale ait décidé d'aller jusqu'au bout de sa logique; celle d'avoir la possibilité d'ériger Sambi en monarque.

Face à cette cacophonie politique dans laquelle est entrée l'Union des Comores, le risque est grand d'une confrontation entre la majorité présidentielle favorable à la présidence à ''vie'' du président Sambi et l'opposition qui souhaite le respect strict des Accords de Fomboni avec la Tournante en mai 2010 à Moheli.

D'ores et déjà, le gouvernement qui a mis en marche sa machine de tricherie peut crier victoire. Le Comité de vigilance électoral a déjà décelé les secrets de la mouvance et déniché une quantité de cartes électorales non conformes, établies pour faire gagner la mouvance présidentielle.

Dans cette optique, comment se présente la dynamique de tricherie ? La difficulté à recenser les fraudes électorales tient à leurs caractéristiques et aux conditions de leur publicité mais aussi à la complexité de l'analyse quantitative des « anomalies » électorales. Peu de travaux scientifiques se risquent à proposer une approche quantitative des pratiques frauduleuses et leurs résultats restent souvent fragiles.

Nombre d'acteurs politiques avancent néanmoins des estimations du niveau et des évolutions des manœuvres électorales. Il s'agit le plus souvent d'en tirer des conclusions sur l'état de santé de la démocratie, présumé meilleur lorsque les fraudes sont rares. Il s'agit surtout de nourrir des stratégies de légitimation ou de disqualification politiques. Au vu des obstacles à un recensement des fraudes, ces estimations nous renseignent finalement bien moins sur le phénomène que sur ceux qui entendent le mesurer.

En effet la manipulation politique des lois peut participer à la stratégie de la fraude à travers la nouvelle ordonnance modifiant la loi électorale qui consacre un net recul anti-démocratique et crée des situations propices à la fraude électorale.

Les fraudes électorales ne relèvent pas de la magie : il s'agit de véritables laboratoires de la tricherie mis en place par les régimes chancelants. La fraude s'observe à toutes les étapes des élections. Mettre à nu les techniques de fraudes, c'est rappeler aux acteurs politiques la vigilance qui doit être la leur pour déjouer les ruses des ennemis de la démocratie.

Et il faut garder à l'esprit qu'à toute étape des élections, l'issue peut basculer par des manœuvre frauduleuses ou putschistes.De quoi s'agit-il concrètement ?

D'abord,la tricherie à la phase préélectorale. Le fichier électoral peut être l'objet de grandes tricheries depuis les inscriptions jusqu'au retrait des cartes. Lors des inscriptions ,dans des zones supposées proches de l'opposition, les personnes chargées des inscriptions sont fréquemment absentes, « manquent » du matériel pour travailler, n'ont pas encore reçu l'ordre de débuter les inscriptions, ... des omissions sont massives, des radiations nombreuses, l'on est très exigeant sur la qualité d'électeur .Des troubles peuvent être fomentés pour empêcher les inscriptions.

Des fois le refus de l'octroi de la carte d'identité aux militants de l'opposition surtout aux jeunes ayant récemment atteint l'âge de la majorité leur barre l'accès au rôle et à la carte d'électeur. En outre, même s'ils se sont régulièrement fait inscrire, certains électeurs ne trouvent pas leur nom sur le fichier, ou alors leur nom se retrouve comme par enchantement loin de leur lieu normal de vote.

Dans les zones proches du pouvoir, les inscriptions sont volontaristes, des mineurs et même des étrangers sont inscrits, les morts, les émigrés ne sont pas radiés, bref les inscriptions sont massives. Certains ont le privilège d'être inscrits à plusieurs endroits à la fois, et disposent de plusieurs cartes d'électeurs. Ici on s'appelle Mohamed ALI Abdou, là encore Ali Mohamed Abdou, Mohamed A. Abdou, plus loin encore M.Ali Abdou ou Abdou Mohamed Ali.

Avec la complicité des administrations qui délivrent les cartes d'identité ou les passeports et celle des agents préposés au rôle, avec une encre effaçable, le vote multiple devient un jeu d'enfant.

Le retrait des cartes d'électeurs sera un véritable casse-tête dans les zones soupçonnées de sympathie pour l'opposition et ce sera biensûr l'inverse dans les bastions des partis au pouvoir. La Cour constitutionnelle du Commandant Abdourazak, résolue à accompagner les décisions de Beit Salam, n'a sans doute pas mesuré les conséquences négatives au résultat du référendum du 17 mai et qui a plongé le pays dans un désordre institutionnel. A qui profiteront les prolongations d'un match dont il n'est pas seulement question d'une main de Thierry Henri mais plutôt des mains du gardien de but et de l'arbitre central?


Ali Mohamed
Ancien Député des Comores
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T
<br /> Plus c’est vieux, mieux ça fonctionne !<br /> <br /> contrairement aux petits jeunes à talonnette qui pourrais nager dans leur JOUBA et DJOHO de M'DRU<br /> M'DZIMA Wachewo wahé N'gazidja!! Yé Ka comori N'Géliwawo Sabou Yitsilwa NinGé<br /> <br /> <br />
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A
<br /> ok!<br /> <br /> <br />
T
<br /> La TÊTE DE L'EMPLOI::<br /> <br /> Si l’habit ne fait pas le moine, du moins il le suggère. Qu’il soit costume-cravate ou uniforme, il reste bien souvent signifiant de notre appartenance au domaine professionnel dont on a adopté les<br /> règles et les principes. Le bleu de travail, la blouse blanche, la soutane noire ou l’uniforme kaki renvoient chacun à des métiers. La coupe ou le tissu sont tout aussi signifiants, gilet du<br /> serveur ou tablier du boucher.<br /> Bien que l’uniforme par corps de métier ait progressivement disparu au fil des décennies, les codes vestimentaires perdurent cependant. Et il est toujours plus facile de se faire la tête de<br /> l’emploi que de s’enlever l’emploi de la tête.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> ok!<br /> <br /> <br />