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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Un an après, les familles des victimes du crash de la Yemenia attendent toujours des réponses.

30 Juin 2010 , Rédigé par aimons les comores

 

Un an après, les familles des victimes du crash de la Yemenia attendent toujours des réponses

"J'ai l'impression que les victimes sont mortes dans l'indifférence", déplore Mohamed Ahmed, président d'une association marseillaise de familles de victimes.
 

C'était le 30 juin 2009. Un A310 de la compagnie Yemenia effectuant la liaison entre Sanaa (Yémen) et Moroni (Comores) s'abîmait en mer avec 153 personnes à bord, la plupart habitant en région parisienne et à Marseille. La catastrophe a fait 152 morts. Seule survivante : Bahia, une passagère de 12 ans qui voyageait avec sa mère.

Les boîtes noires ont été repêchées fin août 2009. Début septembre, la commission comorienne chargée des investigations, avec l'assistance du Bureau d'enquêtes et d'analyses, avait annoncé que les données étaient exploitables. Mais depuis, plus rien. "J'ai l'impression que les victimes sont mortes dans l'indifférence", déplore Mohamed Ahmed, président d'une association marseillaise de familles de victimes.

"Aucun rapport d'enquête n'a été publié", dénonce Ahmed Bahassani, avocat de l'association comorienne, accusant le Yémen de blocage. Selon lui, "c'est un problème d'argent. De gros intérêts sont en jeu et selon la piste retenue, le constructeur et la compagnie ne seront pas pénalisés de la même façon. Si la défaillance technique et l'erreur de pilotage sont confirmées, ils vont 'banquer'", estime-t-il.

D'autres évoquent les liens entre Moroni et Yemenia. "Les autorités comoriennes ne veulent pas se fâcher avec la compagnie, qui a le statut de compagnie nationale aux Comores et contribue à désenclaver l'archipel", souligne Saïd Ahamada, président de la Chambre de commerce franco-comorienne à Marseille.

Fin 2009, le chef d'enquête comorien, Ali Abdou Mohamed, avait été limogé pour s'être exprimé sur le contenu des enregistreurs. Il a été remplacé par Bourhad Ahmed Bourhane, dirigeant d'une société de services au sol, le Yémen réclamant parallèlement une contre-expertise.

Selon des sources proches de l'enquête, la piste de l'erreur humaine semble privilégiée, mais un expert comorien estime qu'on ne peut rien affirmer, une des boîtes noires n'ayant pu être lue à 100 %. Les enquêteurs français tentent de leur côté de faire réagir Moroni.

D'après Gérard Montigny, avocat de l'association marseillaise, les deux juges de Bobigny chargés de l'enquête pénale se démènent, mais les commissions rogatoires internationales patinent. "Il faut que l'on s'active sur le plan diplomatique pour que la coopération se fasse avec le Yémen. Il faut aussi engager des investigations en Jordanie où l'avion était révisé, et aux Etats-Unis où se trouve son propriétaire-bailleur, ILFC", explique-t-il.

Selon une source judiciaire, les juges ont nommé six experts qui rendront un rapport d'étape en septembre. Selon Me Montigny, l'enquête doit viser l'avion, souvent qualifié de "poubelle", les conditions d'atterrissage à Moroni et les secours : "Bahia a fait savoir qu'elle avait entendu des cris, donc il y avait des survivants. Pourquoi n'a-t-on pas eu tout de suite de quoi lancer des recherches ?"
 
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