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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Un code électoral taillé sur mesure divise les élus

3 Août 2010 , Rédigé par aimons les comores

Un code électoral taillé sur mesure divise les élus
La session extraordinaire de l'assemblée nationale a baissé les rideaux dans une ambiance tendue. La révision du code électoral partage les opinions au sein même de la Mouvance présidentielle.

Après une semaine de travail, les parlementaires ont bouclé la session extraordinaire. Si les députés ont pu voter certaines lois jugées utiles notamment celle relative à la police nationale, la révision du code électoral est loin de faire l'unanimité des représentants du peuple. Ce qui était considéré au départ comme une formalité, a fait l'objet d'un coup de théâtre à l'hémicycle du Palais du peuple. Après plusieurs amendements sur le projet de loi portant révision du code électoral, le ministre avait retiré le texte.

« Je ne peux pas garder le texte car les députés l'ont dénaturé. Le fond est touché alors que c'est un texte décidé en conseil de ministres. Je peux comprendre qu'on touche le texte par rapport à la constitution ou les Accords politiques de juin dernier », a noté le ministre chargé des élections Abdouroihmane Ben Cheikh Achraf qui est à l'origine de cette loi après avoir quitté l'hémicycle, et que La Gazette a joint au téléphone dans la soirée d'hier dimanche.

Ce ministre d'origine mohélienne avait proposé deux lois. L'une est relative à l'éligibilité du président de la république et l'autre par rapport à la révision du code électoral. Le code doit se conformer à la loi référendaire de mai 2009 et aux accords politiques signé entre l'Union et les exécutifs des îles le 16 juin 2010. « Aujourd'hui, beaucoup de choses changent après le référendum et les accords politiques. Le mandat du président passe de 4 à 5 ans par exemple », martèle le ministre en charge des élections, qui a assuré le portefeuille de l'intérieur dans l'île de Mohéli.

Mais alors qu'on s'attendait à des amendements allant dans le sens de la loi référendaire et les accords politiques, des députés de la Mouvance présidentielle sont allés encore plus loin. « Des députés voudraient que les vice-présidents ne soit pas connu avant les primaires. En plus, ces parlementaires veulent que les hauts responsables de l'Etat ne démissionnent pas de leur poste alors qu'ils se portent candidats aux prochaines élections », explique dans l'anonymat un député de la Mouvance.

Après ce forcing de certains parlementaires de la majorité, on assiste à une division au sein même de la Mouvance. Certains voient en cette manœuvre, « un mot d'ordre venu d'en haut pour protéger les dignitaires du pouvoir central qui voudraient se porter candidat à la vice-présidence sans se dévoiler et sans démissionner ». Des députés pro Sambi se sont ralliés à l'opposition pour faire barrage à l'adoption de cette loi controversée. Cela montre encore une fois, la tension qui règne au niveau de la Mouvance présidentielle où des voies s'élèvent pour dire non.

Si la Mouvance a cédé sur la révision qui vise à exiger un bac+3 pour les candidats à la présidence de la république, cette fois le gouvernement est décidé. Alors que nous mettions sous presse cette édition nous avons appris de sources parlementaires que le ministre en charge des élections a, finalement, réintroduit le texte pour adoption à la plénière qui devait clôturer tard hier, mais cette fois-ci le code électoral devrait-être soumis à un « vote bloqué ». Aucun amendement ne sera plus possible. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

A.A. Mguéni
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