Analyse des trois principaux événements de la semaine
Publié le 16/11/2011 à 08:28 par ridja
Analyse des trois principaux événements de la semaine
Ces derniers jours ont été riches en évènements. Il y a eu d’abord cette ‘‘tentative de déstabilisation à Anjouan’’ selon la formulation officielle. Des hommes
proches de Mohamed Bacar auraient tenté de fomenter ‘‘un coup de gouvernorat’’ et s’emparer du pouvoir. Nous apprenons ce matin qu’une Cour de la sûreté de l’Etat sera mise en place pour juger
les prévenus dont certains sont déjà transférés à Moroni. On parle déjà de la résurgence d’un foyer séparatiste sur l’île. L’ancien ministre des Relations extérieures, Ahmed Ben Said Jaffar, dans
une tribune publiée dans le quotidien Albalad, a même exprimé ses vives inquiétudes.
Aujourd’hui, le citoyen lambda se perd en conjectures et se pose beaucoup de questions sur ce ‘‘putsch’’ avorté. En effet, si l’on en croit plusieurs sources, les prévenus étaient seulement en train d'ériger des barricades pour bloquer la circulation routière. Selon le correspondant du journal Al-watwan, des régions entières étaient d’ailleurs restées inaccessibles toute la journée. Alors, comment en est-on arrivé à conclure qu’ils cherchaient à évincer du pouvoir l’actuel gouverneur de l’île. Si des éléments probants corroborent cette tentative de coup d’Etat, qu’ils soient mis à la disposition de l’opinion pour qu'elle puisse se faire une juste idée de ce qui se passe sur l’île. Ce n’est pas parce que l’on est en possession d’une ébauche de discours et d’une liste de noms que l’on peut être suspecté de fomenter un coup d’Etat. Je doute fort que la presse maoraise et française ne veuille se saisir de cet incident pour détourner l'attention des Comoriens et du monde sur la crise qui sévit à Mayotte.
Le deuxième événement concerne la Grande Muette. Après la diffusion d’un tract particulièrement méchant contre le chef d’Etat-major de l’armée comorienne, Abdallah Gamil, une enquête a aussitôt été ouverte pour retrouver le ou les corbeaux. Selon des sources dignes de foi, c’est le commandant Takfine qui serait à l’origine de ce texte malveillant. Son ordinateur personnel aurait parlé. Il a été mis aux arrêts et ‘‘radié des contrôles de l’armée’’. Un autre officier originaire de Mohéli aurait également été sanctionné et détenu au camp militaire de Mdé. Takfine est décrit comme un personnage sulfureux. Rayé de l’armée nationale pour ‘‘faute grave’’, il a été réintégré l’année dernière, après l’arrestation du général Salimou, qui s’était fermement opposé au président Sambi au sujet de cette réintégration. Jusqu’à récemment, il était le meilleur ami du patron de l’armée. Leurs relations avaient pris, ces dernières semaines, un sacré coup de froid.
Troisième événement : le projet de loi sur les partis politiques. Le député Abdérémane Ahmed Abdallah chercherait à limiter les formations politiques, mais de nombreux leaders et chefs de partis trouvent déjà le projet mal ficelé. Selon les commentaires d’un parmi eux, si l’on s’en tienait aux termes de ce projet de loi, il n’existerait qu’un seul parti.
Ce qui fait dire à certains que le député Ahmed Abdallah veut renvoyer les Comores au temps du parti unique, lorsqu’un
certain Ahmed Abdallah Abdérémane était encore aux manettes. Dictateur de père en fils ?
Je pense, pour ma part, que le meilleur moyen de limiter les partis politiques est de mettre une dose de proportionnelle dans les élections législatives. Procéder autrement, ce serait attenter à la liberté d’association. On voit mal comment un Etat qui ne finance pas les partis politiques en tant que moteurs de la démocratie, peut s’ériger aujourd’hui en père fouettard. Seule la formation au pouvoir bénéficie des subsides sonnants et trébuchants de l’Etat. Est-ce normal dans un pays dit démocratique ?
Source: Inoussa blog
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article