Examens nationaux. Le parcours de combattant pour constituer le dossier

L'année scolaire 2012 a commencé avec un retard de six semaines pour l'enseignement public, mais ce n'est pas l'unique ennui des 22.000 candidats aux examens nationaux. A part le coût élevé des frais de dossiers de candidature, il y a l'attente de deux à trois jours pour certifier un bulletin et la complexité de constituer les dossiers pour être candidat à un examen de fin d'année.

Les candidats au baccalauréat de cette année, sont obligés d'insérer dans leurs dossiers de candidature un relevé de notes obtenues au Bepc ou être candidat à cet examen même. Et pour les candidats au Bepc, il leur est impératif de présenter un relevé de notes de l'examen d'entrée en Sixième et Cepe ou bien être candidat de la session 2012 de cet examen. Une manière, selon Abdoulfatah Abdallah, le directeur de l'Office des examens et concours (Oec), de contrôler le cursus des élèves et promouvoir la qualité de l'enseignement.

“Ceci va dans l'intérêt des élèves, même si ce nouveau système est mal aperçu par le grand public. Cela permettra aux élèves de se rendre compte que l'essentiel ce n'est pas de passer en classe supérieure mais plutôt d'avoir le niveau et obtenir les examens nationaux. Car il y a autant d'élèves qui n'ont pas fait ni le Bepc ni l'entrée en Sixième et ils sont aujourd'hui en terminale malheureusement avec un niveau très faible. Alors ce système consiste à améliorer la qualité de l'éducation et susciter un esprit d'élite aux élèves dès les classes inferieures”, a-t-il précisé.

Se souciant du respect des échéances prévues pour le dépôt des dossiers de candidatures, le directeur du Groupe scolaire Foundi Abdoulhamid, dénonce la lourdeur du système. Selon lui, “on soutire beaucoup d'argent aux élèves. Même en certifiant un dossier le prix n'est pas le même entre relevé et bulletin et dur encore pour retirer un diplôme on paye, n'en parlons plus le fil d'entente de deux à trois jours pour un élève qui vient de la campagne. Il perd deux semaines de cours pour compléter un dossier. Ce qui est drôle encore c'est de demander au candidat au Bac d'être candidat au Bepc et ceux du Bepc d'être candidat à l'entrée en Sixième”.

Ali Mzé se demande “alors la finalité c'est quoi, où voulons-nous en venir ?” Le directeur du Gsfa dit que “si c'est juste pour le faire mais pas pour l'avoir il na pas de sens”. Devant le commissariat à l'Education, les files d'entente s'allongent de jour en jour et le calvaire des élèves persiste. Mademoiselle Ichata Ali, une élève de la classe de terminale au lycée de Mbeni, a passé pratiquement deux jours à Moroni juste pour pouvoir certifier ses bulletins.

“J'ai déposé mes dossier depuis vendredi, et je ne suis pas sûr de les avoir aujourd'hui encore (samedi, ndlr). J'ai raté déjà deux jours de cours sans pour autant avoir pu finaliser mon dossier”, se lamentait-elle.

Nakidine Hassane