Lutte anti-corruption, de la poudre aux yeux!
Les comoriens de l'intérieur ainsi que ceux de l'extérieur, ont fini par comprendre que la lutte anti-corruption lancée par le président Ikililou n'est que de la fumée, et on est exactement devant le même feuilleton que celui de son mentor Sambi, élu en 2006, avec son slogan, '' servir et non se servir'', dont finalement, la vérité, c'était '' se servir et non servir''.
Les faits sont là, et personne ne les conteste à part sa cohorte qui continue à se
ridiculiser auprès des comoriens en cherchant à convaincre qu'ils ont encore un minimum de dignité.
Comment pourrions parler aujourd'hui de la lutte anti-corruption si on s'amuse à
reprendre les mêmes pour recommencer ? Il faut arrêter de prendre les comoriens pour des imbéciles car en aucun moment, ils ne le sont pas, même si on cherche par tous les moyens à le
prouver, à travers des faits d'annonce. Dans les entreprises publiques et sociétés d'Etat, devenues le '' berceau'' de détournements des deniers publics et de la corruption, on ne trouve
que les mêmes avec le même système. Il faut qu'Ikililou nous dit réellement ce qu'il entend par lutte anti-corruption car les comoriens en ont assez de la littérature.
De la douane en passant par Comores Telecom, ou de la Snpsf en passant par l'Onicor,
ou les hydrocarbures et la Pnac, la règle est la même : on a repris les mêmes pour recommencer la descente aux enfers de nos finances publiques. A la douane, avec la nomination du directeur
de
campagne du gouverneur Mouigni Baraka, au moment où l'on sait tous que le Mouvement Orange a brillé ces cinq dernières années dans les affaires de détournements qui ont asphyxié l'économie
comorienne, il y a de quoi à douter de la '' sincérité'' affichée par Ikililou pour lutter contre la corruption. Le vice président Mamadou a compris que pour se faire élire en 2016, il faut
avoir à la tête des douanes un '' oranger'' capable de lui fournir un '' budget de guerre'', mais cette fois-ci il ne s'agit pas de la guerre visant à libérer Anjouan, mais celle d'acheter
les électeurs.
A Comores Telecom où les détournements orchestrés encore ces cinq dernières années par
l'ancien directeur général avec son équipe, sont estimés à plusieurs milliards de francs comoriens, on a repris les mêmes pour recommencer. Encore une question au président de la République
: comment lutter contre la corruption et les détournements si à la tête de ce '' vache à lait'', le patron et les trois premiers responsables sont ceux-là mêmes, qui, hier, se sont
illicitement enrichis sur le dos de la société, et ont vite effacé toute trace des malversations commises par leur ancien patron devenu aujourd'hui intouchable ? Qu'on nous dise la vérité
sur ce combat anti-corruption voulu par Ikililou car on est loin d'y croire.
A l'ONICOR, la règle est encore la même. Ce sont les mêmes qui sont là et qui
bénéficient de la protection du sommet. Cette société d'Etat en faillite à cause dune gestion fantaisiste et chaotique, offre un spectacle désolant car le patron lui-même est pris à la
gorge par des ennuis judiciaires dus mais semble tranquille et ne s'inquiète de rien. Et pendant tout ce temps, on nous chante la chanson de la lutte anti corruption. A la Pnac, tout le
monde sait que cette entreprise publique est en faillite. Elle doit en principe déposer son bilan. Son patron, un des membres du premier cercle du chef de l'Etat, et membre influent du Fnj,
parti du
directeur de cabinet du président Ikililou, a reconnu que la Pnac est en faillite et on parle des dizaines de millions de francs comoriens qui ont servi à financer la campagne de l'actuel
locataire de Beit Salam, et c'est la raison pour laquelle, il st maintenu à son poste et vive la lutte anti corruption.
A la Snpsf, c'est exactement la même chose. Des millions et des millions de nos francs
sont volatilisés dans l'espace sans qu'on soit parvenu à tirer la sonnette d'alarme à temps, et au moment où elle a été tirée, tous les commanditaires et les complices ont bénéficié de la
complicité de leurs collègues et tous sont aujourd'hui libres. C'est facile de détourner volontairement plus de 260 millions et verser une caution de 5 millions pour être libre. Et qu'est
ce qu'on voit aujourd'hui dans ce feuilleton qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive ? Les mêmes visages, les mêmes réseaux, le même système, les mêmes complices, et les mêmes
mécanismes de vol.
S'il y avait réellement une volonté de lutter contre ce fléau, il fallait choisir des
personnes étrangères à ces différents services, les responsabiliser au lieu de miser sur les mêmes. Tant que le président Ikililou refusera d'écouter la voix du peuple, il est bien établi
qu'on va continuer de dénoncer jusqu'à ce que ça change. Certes, le chemin à parcourir est long, mais les comoriens ne baisseront pas les bras.
Les indignés de la République
comoresactualites
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