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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

L’INDEPENDANCE DES ILES EST-ELLE ENCORE UN TABOU ?

1 Novembre 2013 , Rédigé par Aimons les Comores

L’INDEPENDANCE DES ILES EST-ELLE ENCORE UN TABOU ?

L’INDEPENDANCE DES ILES EST-ELLE ENCORE UN TABOU ?

L’INDEPENDANCE DES ILES EST-ELLE ENCORE UN TABOU ?

 

Par Mohamed Chanfiou Mohamed et Fahari Nassur Cheikh

Alors que les scandales se multiplient sur les détournements de fonds et abus de pouvoir, la question des présidentielles de 2016 demeure décisive. Il est peu probable qu’à la lumière des événements que d’ici là, l’objectif français de faire imploser les Comores ne soit une réalité. Si cette possibilité rentre bien dans le cadre du plan de départementalisation de Mayotte, la découverte toute récente d’énormes gisements de pétrole et de gaz entre la Grande comore et le continent africain, vient à point nommé pour susciter d’interrogations sur le devenir de ce statut. Et ce, au moment où les Mahorais, eux-mêmes, découvrent ses méandres.

L’affaire dite Abou Achirafi et le scandale de la corruption au palais de justice viennent à point nommé mettre à nu, les méfaits d’un système politique. Il est vrai que nos dirigeants depuis l’indépendance, n’ont jamais su trouver la voie pour une construction harmonieuse d’un état-nation. Ceci à fortiori, était lié aux conditions imposées par le cours de l’histoire, sur l’accession à la souveraineté en 1975. Les velléités entre les villes, entre les régions et entre les iles sont telles, qu’aucune décision de justice ne peut aujourd’hui être rendue, sans susciter la polémique.

En évoquant la possibilité d’un retour au séparatisme si Abou Achirafi n’est pas libéré, les Anjouanais ont franchi sans le savoir la ligne rouge qui rallume l’esprit indépendantiste Grands comoriens, né de la période séparatiste. Personne n’ignore que les moyens de fonctionnement de l’administration et des îles autonomes sont principalement versés par la Grande Comores (88% des recettes publiques). Si le sens de solidarité nationale est jusqu’à présent le ciment de notre cohésion, le passage d’Ahmed Abdallah Sambi et le gigantisme de sa corruption, laissent depuis, planer le spectre d’iles-états indépendantes.

A l’exemple du cas des Emirats Arabes Unis, seul pays dans le monde qui dispose comme les Comores d’un système de tournante à la tête de l’exécutif, c’est l’Emirat qui contribue le plus au budget de l’état qui assure la charge. Avec le système comorien, aucune logique n’explique ce choix. Ce n’est pas une logique démocratique, le peuple n’intervenant qu’en dernier ressort pour entériner un choix établi. Ce n’est pas une logique de développement, les voyous des îles se sont juste entendus, pour assurer une tournante entre bandits. Le pays est à son sixième constitution, laquelle n’apporte qu’instabilité et déséquilibre économique et politique. Il revient alors de se rendre à l’évidence. Ce ne sont pas les textes qui sont mauvais, mais les personnes ayant la charge de les exécuter.

Sur ce, la solution peut venir des mathématiques. En mathématiques, lorsque l’on est à court de démonstration, faute de théorème ou d’axiome pour appuyer un raisonnement, on se contente de démontrer que le contraire n’est pas vrai, et on conclut que le contraire du contraire est vrai. De cette maxime, les Comoriens doivent accepter que chaque île devienne indépendante et gère sa propre souveraineté. 
Sinon comment comprendre qu’après dix années de séparatisme, aucun effort de redressement des finances ne s’est amorcé sur l’île d’Anjouan ? La misère a grimpé plus vite que le reste du pays, poussant sa population à trouver refuge ailleurs ? La conséquence, on la connait, sur les dix milles disparus en mer entre Anjouan et Mayotte, plus de neuf mille sont Anjouanais.

Au cours de cette période, Mohéli a réussi de multiplier par 10 ses recettes propres, passant de 60 millions par an à 600 millions de FC, que Ngazidja a plus que triplé ses recettes passant de 8 milliards à 28 milliards, tandis qu’Anjouan, avec 42% de la population totale, ses recettes publiques stagnent à de 3 milliards.
Il y a 30 ans, Ahmed Abdallah Abdérémane, adressait aux familles de Ngazidja des sacs des cadavres de leurs fils, si certains comme Said Adam, n’ont disparu sans que l’on sache où se trouve leur dépouille. Avec Sambi, la situation a évolué.

La souveraineté qui est le propre de notre existence, caractérisée par notre citoyenneté devient une marchandise distribuée à bouts de bras. Si aujourd’hui, un simple commissaire a pu se faire 8 milliards de FC avec son petit trafic de passeports, quel en est le butin de l’inventeur et maitre des lieux ? L’ampleur de ce scandale peut se mesurer en comparaison avec nos chapitres budgétaires. Il faut 18 milliards de FC pour payer tous les salaires annuels des fonctionnaires. Voilà qu’un petit trafic rapporte la moitié de la masse salariale du pays.

Les dépenses totales en matière de santé aux Comores, à savoir, (visites, analyses, médicaments et prestations diverses) s’élèvent en ce moment à 3 milliards par an. Si le gouvernement mettait 5.5 milliards de FC par an, au chapitre santé, tous les Comoriens, ainsi que les résidents étrangers, pourraient bénéficier de soins gratuits de qualité. Voilà qu’un fonctionnaire a pu détourner 1,5 fois ce budget et trouve des adeptes pour le défendre. Normal, « wuwo mna tahomba » dans un milieu où les voyous de la République rivalisent dans le gigantisme des détournements, il n’y a aucune limite dans la conscience.

Les exemples ne manquent pas. Combien rapporte la commission que Sambi et Ahmed touchent, dans le contrat passé pour les livraisons de carburant ? Autre exemple, qui peut expliquer pourquoi l’ORTC ne touche que 1,5 euros par abonné et par mois, alors que les abonnés payent 7,5 euros ? Où passent les 6 euros par client .

Tout le monde sait que l’origine de l’instabilité chronique dans le pays, est liée aux privilèges accordés indument à une certaine catégorie de fonctionnaires depuis 1978. Ce statut était calqué sur celui des fonctionnaires en mission à l’étranger dans les pays développés, comme si dans un archipel, chaque île constituait un pays en soi. La conséquence d’une telle politique, est le renoncement au caractère national dont chaque citoyen a le droit et le devoir de revendiquer.

La révision de ce statut devait répondre au mieux aux besoins de la population, notamment l’amélioration des services publics (écoles, dispensaires, hôpital, état civil etc. …) à un moment où, le pays croule sous une dette énorme souvent injustifiée, auprès des banques et pays étrangers. Malgré cette évidence, la réponse n’était pas comme on pouvait s’y attendre à une grève, mais à un repli allant jusqu’à déclencher un mouvement séparatiste pour protéger les privilèges. La conséquence, le pays est paralysé pendant 10 ans sans qu’aucun investissement n’ait pu s’engager .

Pour nous en sortir, le choix est porté sur une présidence tournante comme préalable à toute idée de réconciliation ; Personne n’était dupe, il s’agissait tout simplement d’une échappatoire pour pérenniser un système d’ignorance de l’état-nation au profit d’une ploutocratie dont la finalité est le banditisme structuré et érigé en système de gouvernement.

Onze années sont passées, les systèmes mafieux ont proliféré et les groupuscules de chaque île ont eu leurs doses de malversations, mais au lieu de tirer les leçons d’un nouveau échec, voila que le spectre du chantage de séparatisme ressurgit. Pendant ce temps, Mayotte longtemps entretenue à coup de milliards pour rester une vitrine de la domination, commence elle aussi à ressentir le poids de son choix politique. La France à son tour, s’interroge sur sa présence forcée sur une île dont elle croyait avoir mis la main sur un grand gisement de pétrole, même si, elle s’abritait derrière une région stratégique. Elle est obligée de venir à l’évidence et voir qu’elle a beaucoup à gagner en signant une paix durable. L’arrivée de Bolloré, Lafarge, Bouygues et SFR est le signe précurseur de l’intérêt qu’elle porte sur le pays. Encore faudrait-il qu’il y ait des dirigeants capables de disséquer un tel message, pour entamer un processus équitable de collaboration.
La situation actuelle et le chantage permanent amènent à supposer que l’indépendance de chaque île est la solution idéale pour endiguer la montée de la haine qui peut exploser et se terminer par une situation dramatique. Il est vrai que la remarque d’une petite fille de 8 ans en 1999, la fille de Setti Tadjidine doit susciter d’interrogations. Voilà une fille qui au lendemain du début du mouvement aux Anjouanais de la Grande Comore de retourner sur l’ile d’Anjouan. Elle se lève le matin et dit à ses parents : « Faites vite vos valises, tous Anjouanais, rentrez chez vous. » sa mère stupéfaite, la demande, mais toi tu es quoi ? « Ecoutes maman, je suis né à Moroni, je suis à l’école à Moroni, mes amies sont à Moroni, je ne connais Anjouan que quelques jours par an, alors partez, moi je reste, je suis chez moi. »

Cette anecdote fait froid au dos, mais le comportement des cadres de cette île frôlent l’insupportable. En dix ans de séparatisme absolu, le seul point positif que l’on peut retenir est l’ouverture de banques offshore au profit de Russes qui ont versé des commissions aux autorités? Le trafic en tout genre avec le grand banditisme international. Si l’on ajoute que sur les onze sociétés d’état crées dans les années 80, toutes celles qui étaient dirigées par des Anjouanais ont disparu, il y a un peu que l’on ne voudrait pas franchir, se considèrent-ils comme des citoyens de ce pays ?

Au regard de tout ceci, le renouvellement d’une expérience comme celle menée lors de la présidence de Sambi ne mènera nulle part si ce n’est un retour à la période la plus noire de notre histoire récente, à savoir celle où on retrouvait les corps de nos jeunes gens dans des sacs déposés devant les maisons. Le cas du Lieutenant colonel Combo Ayouba est un cas d’école.

Au regard de cette situation, Anjouan pourra faire part à son intelligence hors normes pour gérer  sans se faire pointer du doigt, Mohéli qui a réussi son équilibre financier va poursuivre sa lancée, Ngazidja pourra continuer ses bavardages dans les places publiques .

Il ne restera donc qu’à régler la question migratoire, étant donné que qu’aucune des îles n’ayant colonisée les autres, chacun doit s’installer non pas là où il veut, mais là où il peut justifier sa présence.

Chaque île sera dans l’obligation de gérer ses propres voyous, sans se soucier de la réaction que ça peut engendrer chez ses soeurs. Si un jour la population s’aperçoit que ce système n’est pas gérable, alors elle fera appel au bon sens et mettra de côté le chantage et l’hypocrisie pour ouvrir une nouvelle page blanche.

Paris le 30 octobre 2013. 

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I
Ce n'est pas dans la capitale comorienne que les intellectuelles français ont construit la France et la belle voiture ne qui pas Paris.Votre réseau marche bien ne vous inquiétez pas et votre<br /> conscience évolue comme la mouche.<br /> Que fait la mouche?<br /> Les vrais comoriens sont aux Comores et nous décrivons votre réseau maudit de France Afrique.Nous le suivons de près.
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