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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

La star, la cible et le mal-aimé

30 Octobre 2010 , Rédigé par aimons les comores

La star, la cible et le mal-aimé


Said Abdallah Sarouma, Ikililou Dhoinine et Larifou Oukacha

LA STAR. C'est la star de la campagne des primaires à Mohéli. Pour sa faconde, ses petites phrases et ses formules choc, il remplit les salles. Il, c'est Said Abdallah Sarouma alias Chabhane. Appelez-le aussi Baguiri. L'homme honnit la langue de bois. Le public accoure des quatre coins de l'île pour venir écouter cet orateur hors pair, ce tribun politique à nul autre pareil à Mohéli. Par des reparties cinglantes et autres saillies narquoises bien à propos, il étrille ses adversaires (qui le lui rendent si bien). C'est son intervention qui clôt souvent les meetings du candidat Bianrifi Tarmidhi, histoire de retenir l'assistance jusqu'au bout. La vedette, c'est lui. Il ne prend jamais de gants pour critiquer le camp d'en face et railler ses promesses. « S'ils vous proposent de l'argent, prenez-en. Allez encore en redemander, formez des files devant leurs domiciles, c'est votre argent. Dites-leur : letré tchaî » a-t-il lancé jeudi soir, sous les applaudissements du public, lors d'un meeting dans un quartier populaire de Fomboni. Ses piques mordantes font mal. Ses adversaires l'accusent de faire du sketch, de « croire qu'à Beit-salam, on allait jouer au jeu du hasard » dixit Al-Habib, un des lieutenants de Larif Oukacha, Baguiri étant connu pour être un illustre joueur de poker.

LA CIBLE. Des dix candidats aux primaires mohéliennes, il est devenu la cible des critiques des neuf autres prétendants. Iklilou Dhoinine est accusé d'être une marionnette de Sambi, de manquer d'autorité et de s'être opposé à la tournante de Mohéli en mai dernier. Larif Oukacha, jusque-là l'un des serviteurs du régime, a même déclaré que l'élection de Iklilou s'apparenterait à un prolongation du mandat de Sambi. La rumeur prétend que lors de leur récent voyage à La Mecque, et à la demande de Sambi, Iklilou lui a juré fidélité. D'autres lui reprochent d'être un «Bonjour Mme » (lire le mensuel Le Citoyen) et de manquer l'étoffe d'un président de la République. L'homme est un taciturne, une carpe. Ses paroles sont rares. Et il a du mal à s'exprimer en français. C'est d'ailleurs l'une des raisons de son aversion contre la presse.

LE MAL-AIME. Difficile de le classer dans l'échiquier politique : il n'est ni du pouvoir ni de l'opposition. Alors qu'il se sent proche de ces deux bords. Le pouvoir ne le pardonne pas d'avoir fait fi de la consigne présidentielle (soutenir Iklilou) et de se présenter à la course vers Beit-salam. L'opposition reproche à Mohamed Larif Oukacha, puisqu'il s'agit de lui, d'avoir trempé dans le régime et de s'être joint au pouvoir pour repousser la tournante mohélienne. Ses critiques à l'endroit du régime vont encore plus loin que les opposants de la première heure. Mercredi, lors d'un meeting à Salamani, il s'en est pris au pouvoir qui, selon lui, « pratique l'intimidation au quotidien pour obliger les fonctionnaires à voter pour leur candidat ».

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