Le député Abdoulfatah said accuse le président ikililou !!
Questions orales au gouvernement: La justice comorienne « diabolisée » par les députés
Membres du gouvernement dans l’hémicycle de l’assemblée de l’Union
Une simple coupure de courant fut à l’origine de la suspension de la séance plénière des questions orales du gouvernement d’hier à l’assemblée nationale. Le technicien censé allumer le groupe électrogène avait déserté les lieux, selon la version officielle du perchoir. Mais pour la plupart des députés, il s’agissait d’un complot. Il fallait à tout prix mettre fin à la séance qui prenait des allures de clash et susceptible de « ternir » l’image du locataire de Beit-Salam et de la justice comorienne.
Les députés n’avaient pas hésité à s’attaquer au ministre de la justice, Anliane Ahmed. Ce fut le vice-président de l’assemblée Djaé Ahamada et le député Abdoulfatah Saïd à s’être déclarés indignés par l’injustice qui régnerait dans le pays. « C’est faux ! La justice comorienne n’est pas indépendante. Il faut des mesures urgentes pour que la justice fasse son travail dans l’égalité et la transparence », a affirmé le député Abdoulfatah Said.
Connu pour son franc-parler, le député de Moroni a laissé entendre que l’ancien secrétaire général du ministère du tourisme, Abdillah Mouigni alias « Satellite », impliqué dans une affaire de détournement, a été relâché parce que d’autres hauts responsables proches du locataire de Beit-Salam, seraient aussi compromis.
« La justice comorienne a été contrainte de libérer Satellite car des intouchables étaient mouillés dans cette affaire. Nous tous qui sommes ici savons que ce sont les pressions subies par les magistrats qui ont fait libérer les hommes impliqués dans les affaires de détournements constatés à Comores Telecom et dans presque toutes les sociétés d’Etat », a poursuivi le député Abdoulfatah.
Dans son intervention, le ministre a essayé de minimiser les déclarations faites par le député Abdoulfatah, en clamant que la mise en liberté provisoire et conditionnelle était du ressors de la justice et qu’aucune autorité du gouvernement ne s’interpose dans les affaires judiciaires. Le vice-président de l’assemblée nationale, Djaé Ahamada, plus soft dans ses accusations, était le premier à avoir dénoncé l’impunité et la lenteur de la justice comorienne.
« Le peuple n’a plus confiance en notre machine judiciaire. Des hommes reconnus coupables de viol ou de vol sont libérés le lendemain. A ce rythme, plus personne ne sera en sécurité », a-t-il dit. Dans son questionnaire, le vice-président Djaé a fait référence à l’arrêt de travail déclenché par les magistrats pour dénoncer une justice à deux vitesses et les mauvaises conditions de travail.
Al-hamdi Abdillah