Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

Message d'un visiteur

20 Décembre 2010 , Rédigé par aimons les comores



Qu’a fait Abdouloihabi de ses quatre ans de pouvoir ?
Abdou elwahab Msa Bacar
Qu’a fait Abdouloihabi de ses quatre ans de pouvoir ?
Le constat est amer.
Après quatre ans de pouvoir(un an comme directeur de cabinet du président Sambi), M. Abdouloihabi ne peut se targuer d’aucun bilan tangible si ce n’est l’inertie et la passivité qui a caractérisé son règne. Pendant son règne, l’ex président a fait preuve d’incompétence et de dilettantisme tous zimuts au point qu’on s’interrogeait sur ses capacités de dirigeant, ses véritables intentions pour « le job » et son intérêt pour la politique du pays.
Lors des dernières élections législatives et des conseils des îles, M. Abdouloihabi s’était recroquevillé sur lui-même. On ne lui a connu aucune stratégie électorale, sa propre mobilisation et celle de ses troupes étaient à peine perceptible et les candidats aux couleurs de son pouvoir ne se bousculaient pas au portillon… Résultat, il n’ aucun soutien parlementaire, et au conseil de l’Île tout s’y décide à son insu.
Pendant la reforme constitutionnelle de mai 2009, M. Abdouloihabi a brillé par son absence au débat et son manque de vision globale sur le sujet. Tout n’était que déception et désillusion pour tous ceux qui attendaient de ce juriste un débat sur le fond et une contre-proposition constructive.
Après l’adoption de la reforme constitutionnelle, M. Abdouloihabi a mené maladroitement, a posteriori et à contretemps, une fronde contre la constitution. On se demandait où se trouvait-il quand il fallait se battre et s’opposer à cette reforme. Comme à son habitude, il s’était défilé pour revenir, après adoption, validation et promulgation du texte, déclencher une pseudo-crise institutionnelle dont il était le seul à connaitre les raisons.
Il faut dire que le statut quo lui arrangeait bien, car il continuait à bénéficier de toutes les gratifications de son office(personnels de maison, indemnités, carburants, frais des voyages…) sans avoir de compte à rendre à personne, puisqu il s’abritait derrière une crise institutionnelle qui n’avait pas lieu d’exister.
Ironiquement, les grand-comoriens ne lui en tenaient pas rigueur tellement l’homme paraissait incapable, naïf, effacé, transparent, dépassé et subissant les événements. On se demandait même si l’Île de Ngazidja était gouverné (YE MWAMBA PVANU NGAPVO RA-ISSI).
La seule chose que cet ex président a su exceller, ce sont les changements intempestifs de gouvernements à l’origine de sa propre déstabilisation et les camouflets infligés à tous ceux qui l’avaient aidé à se hisser au pouvoir.
M. Abdouloihabi se trouve au second tour de ces élections par un coup de chance : les grand-comoriens l’ont choisi par défaut, car tous ses adversaires de 2007 (Larifou, Kamar, Mzimba, Elbak, Fahmi) ne se sont pas représentés.
Bien qu’il bénéficie du soutien financier et personnel et toute la logistique de son administration, il est devancé par Mouigni Baraka, un inconnu et novice de la scène politique nationale.
Aujourd’hui encore, M. Abdouloihabi se pavane d’avoir mené une « résistance » et jure à tout qui veut l’entendre que le combat n’est pas fini. C’est dire que l’Île de Ngazidja n’en a pas encore fini avec les conflits politiques, même après que la constitution reformée décline sans équivoque les compétences des îles autonomes et dissipe tout conflit de compétences. On dirait que ça ne lui a pas suffit d’avoir gâché trois ans de la vie de ses concitoyens.
La réalité est que Abdouloihabi fait tout à l’envers depuis qu’il est au pouvoir.
Quand il a fallu réclamer les compétences dévolues à l’entité autonome de Ngazidja, il ne l’avait pas fait. Et pour cause, sa femme occupait la direction de l’ORTC et il fallait éviter d’irriter le pouvoir central, sinon Madame allait perdre sa place au soleil. En gros, M. Abdouloihabi est de ceux qui privilégient l’intérêt personnel(en l’occurrence l’intérêt de Madame) au détriment de l’intérêt de tous.
Abdouloihabi n’a lancé la croisade pour la conquête de ses compétences qu’après la révocation de Madame. Il avait ouvert les hostilités quelques mois après avoir annoncé aux grand-comoriens qu’il a reçu toutes les compétences dévolues à son administration(RINIKIWA).
Après la reforme constitutionnelle, alors que ses homologues de Mohéli et d’Anjouan se sont conformés à la constitution, Abdouloihabi a continué à réclamer à cri et à cor des compétences prévues nulle part( les compétences des îles sont clairement identifiées au sein de la constitution) et s’accroche au titre de « président de l’Île » ou « chef de l’exécutif »(il est le seul à connaitre la différence entre les deux notions).
Résultat final de ce capharnaüm, son pouvoir ne compte aucune réalisation effective pour le développement de l’Île et l’amélioration de la vie de la population : il n’a construit ni écoles, ni routes, ni hôpitaux et ne lègue aucun projet en matière d’éducation, de santé, d’agriculture, d’aménagement du territoire, de tourisme pour ne citer que cela. Il n’a même pas su disposer de ses compétences de juriste pour poser les bases de la décentralisation de l’Île et la mise en place des mairies.
L’année dernière, lors d’une présentation des vœux du nouvel an, M. Abdouloihabi s’est employé, non sans peine, à présenter son bilan : construction d’un hôpital à Sambakouni, ouverture des lycées périphériques, relations de coopération décentralisée avec la région PACA en France, Chardja aux Emirats et le gouvernorat de Khartoum au Soudan…M. le gouverneur ne s’est pas gêné à mettre dans son actif toutes les réalisations de son prédécesseur M. Abdou Soulé El bak.
Mais, il a omis de mentionner sa gestion chaotique des affaires de l’île, la faiblesse et la perte de crédibilité de son pouvoir, les montagnes de déchets qui s’amoncellent dans les coins et recoins de la ville de Moroni, la gestion chaotique des marchés de la capitale, le goudron vendu aux villes et villages de Ngazidja, l’explosion du budget de l’île, le personnel pléthorique de son administration et les recrutements sauvages, l’insalubrité des établissements scolaires et le manque d’enseignants dans les écoles rurales, le piteux état des établissement de santé de l’île, l’absence de structures d’enseignement professionnel et technique, l’abandon de la jeunesse déscolarisée et non scolarisée, l’ingérence de Madame dans les affaires de l’Etat…
Occultant ce bilan catastrophique de quatre ans de pouvoir, M. Abdouloihabi explique aux grand-comoriens qu’il a sauvé l’unité du pays en renonçant à 2 ans de son mandat. Alors qu’en réalité son mandat avait pris fin avec la reforme constitutionnelle de 2009, la disposition sur l’harmonisation des mandats ayant prévu que les élections du président de l’Union et des gouverneurs allaient avoir lieu en même temps. Ce que la cour constitutionnelle n’a pas manqué de confirmer dans sa décision sur la période intérimaire.
La vraie question : qu’est-ce qu’on peut attendre d’un second mandat de cet homme qui a échoué sur toutes les lignes dans son premier mandat et dont l’incompétence est avérée? Lui seul semble avoir une réponse à couper le souffle: il répète aux grand-comoriens, non sans fierté, qu’il ne se trompera pas cette fois-ci, car son premier mandat lui a servi d’apprentissage(HAWONO MDROU YE KA WOUROUMA), comme si ses quatre ans de pouvoir lui servaient d’un essai…
Il appartient donc aux grand-comoriens d’apprécier.

Abdou elwahab Msa Bacar
Juriste et enseignant

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article