Politique : des réactions divergentes sur la déclaration de Sambi
Lors de son allocution, l’ancien président a déterré la hache de guerre et annoncé la rupture avec le président Ikililou Dhoinine. Sur la question du fonds de la citoyenneté économique,
Sambi assure que, dans les caisses de l’Etat, il y avait 11 milliards de nos francs lors de son départ, il y a un peu plus de 2 ans. Cette assertion n’est visiblement pas de l’avis de
Houmed Msaidié, secrétaire général de la Crc, principal parti d’opposition.
“Nous soutenons avec la plus grande vigueur l’ouverture immédiate d’une enquête pour l’utilisation des fonds dits de la citoyenneté économique dès 2008 à décembre 2012. La même
enquête pour l’argent de l’habitat ainsi que la destination finale des deux milliards d’euros de la Fondation Fatma”, a-t-il déclaré. Fahmi Said Ibrahim, leader du Pec, est
presque dans ce même ordre d’idée.
“J’étais contre la loi sur la citoyenneté économique mais je suis un républicain et, en tant que tel, j’estime qu’il ne doit pas y avoir de secret d’Etat quand il s’agit de finances
publiques, il est donc temps que le peuple sache comment cet argent a été géré”, a-t-il souligné. La rupture donc entre les alliés d’hier est accueillie diversement. Selon Idi Nadhoim,
leader du parti AddZamzam, “il est normal que Sambi entre dans l’opposition, étant donné que le président de la République Ikililou Dhoinine compose avec les adversaires politiques”,
a-t-il fait remarquer.
Fahmi lui “trouve regrettable que la situation ait conduit à une rupture entre les deux hommes, quels que soient les malentendus, je pensais qu’ils allaient être dissipés. Toujours
est-il que l’ancien chef d’Etat a donné ses motifs et il faut les respecter”, a-t-il dit. Selon Msaidié : “ la crédibilité de Sambi dans l’opposition dépendra largement de son engagement
à exiger l’ouverture des enquêtes sur les malversations qui ont émaillé son régime”, a-t-il estimé.
Sambi a annoncé la création d’un parti politique. Ici aussi, les leaders interrogés n’y trouvent pas à redire. Alors que Msaidié pense que “c’est une bonne chose, cela permettra
d’éclairer le paysage”, Idi Nadhoim, lui, “estime que c’est son choix et que son parti continuera de travailler avec lui”, tandis que pour Fahmi “c’est légitime, on ne peut pas porter un
jugement, surtout que rien ne l’empêche de le faire”.
Durant son intervention, Sambi est revenu sur les grands investissements qui seraient initiés par son régime. Visiblement, Msaidié n’est pas d’accord avec lui. Et pour cause : “il serait
souhaitable que l’ancien président Sambi fasse preuve de modestie puisqu’en quittant le pouvoir, malheureusement pour lui, il n’a laissé aucune réalisation palpable initiée par
lui”.
Faïza Soulé Youssouf
Source (sans la photo) : alwatwan.net
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