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Le blog  Aimons les Comores de SAID IBRAHIM

SNPSF, HOLD-UP OU AUTOBRACAGE

16 Octobre 2013 , Rédigé par Aimons les Comores

Comores : SNPSF, HOLD-UP OU AUTOBRACAGE : UN FILM DE MAUVAIS GOUT.

 

Un road movie de seconde zone jadis prise à Hollywood des années 80 se déroule actuellement sous les yeux des Comoriens médusés. Pour la première fois dans les annales du grand banditisme une attaque à mains armées, un braquage, si captivant mis en scène par les génies du monde artificiel qu’est le cinéma, est parait-il devenu une réalité à Moroni. Vendredi 10 octobre deux personnes cagoulées ont fait irruption dans le bureau de la receveur, l’aurait ligotée et vidé les caisses du coffre. Montant estimé du butin entre 30 et 100 Millions de francs. Ce nouveau mode opératoire vient-il en présage signifier la fin de l’antique réflexion des anciens "Maarouf guenassi"? Autrement dit la criminalité se met elle au diapason des autres sociétés ?  Parce que comment dire, un hold-up, un vendredi, jour sacré, surtout en plein mois de pèlerinage pendant lequel tout bon musulman est appelé à faire œuvre de plus de recueillements et d’invocations au Tout Puissant, pour plus de clémence et de miséricorde, donc un climat de paix et de sérénité doit prévaloir. Assister à un tel acte est instructif, significatif ajouteront les déclinologues. En tout cas, décidemment, les malfrats ne respectent plus rien. S’attaquer aux maigres économies d’une société d’Etat déjà durement éprouvée et victime d’abus et de détournements dont elle se relève à peine. Quelles personnes sans cœur ! Le dossier des uns n’est pas encore clos qu’il faut que les gendarmes se lancent de nouveau à la poursuite de nouveaux braqueurs ? Loi de série ou suite logique du dépouillement grandeur nature des biens publics ?  Parce que dans le scenario livre la couleur du col, blanc ou kaki est décisive. Car pour l’instant une chose est au moins certaine. Peu de monde accorde du crédit à la version officielle du départ: le braquage. Non pas que le pays serait par on ne sait quel miracle à l’abri de tels actes. Loin de là. Cet angélisme béat n’a pas droit d’être cité dans ces colonnes.
 
Incohérences et coïncidences.  
 
Par ailleurs, des atrocités innommables, plus monstrueuses ont déjà fait plus d’une fois la une de la presse. Seulement, des indices concordantes, beaucoup d’incohérences et de coïncidences tombées à pic dissuadent tout homme sain d’esprit de gober l’histoire. D’où le succès sur le blogosphère du nouveau concept d’autobraquage. Soyons plus explicits. L’autobraquage signifie une association de malfaiteurs visant à vider les caisses de leur société. Ce qui laisse supposer une complicité interne certaine. A quel niveau ? N’est pas medium et autres charlatans qui veut et surtout pas ici. C’est l’enquête des hommes d’Abdallah Rafick qui infirmera ou confirmera la théorie. En tout cas, la quasi impunité des "braquages" avérés des sociétés publiques et les promotions faites aux auteurs sont un signe d’encouragement et animent l’acrimonie à l’égard d’une justice soumise aux ordres. Nul besoin de procéder à un inventaire à la Prévert de la litanie des malversations demeurées classées sans suite. Juste se rappeler que l’innovation en braquage suspect a commencé avec le fameux incendie du trésor de guerre de Ngazidja.  
 
Alors quand Mme la receveur déclare avoir été victime d’un braquage, on la croit. Mais un doute raisonnable est permis. La bagatelle de 100 Millions selon Alwatwan dans le bureau de la receveur correspondrait à l’accumulation de recettes de deux semaines. Or la procédure impose un dépôt à la banque hebdomadairement. La présence de deux malfrats révélerait à minima la participation d’une taupe d’un infiltre. Car frapper au moment opportun, tout en bénéficiant de multiples circonstances favorables, deux hommes à l’assaut d’une institution méconnue d’eux, les coïncidences sont nombreuses pour ne pas susciter un peu de méfiance. Que les défenseurs des veufs et orphelins se rassurent. Ce qui est remis en cause n’est pas l’état de victime de Mme la receveur, encore moins la disparition une fois encore de quelques millions. Les questions portent sur le déroulement du premier hold-up du pays et ses ramifications. Qui sont les complices et organisateurs de cet autobraquage?

Idjabou Bakari
COMORESplus

source : comoresplus
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